Ballonnements, douleurs, troubles du transit, sont le lot, hélas trop quotidien, de milliers de personnes, en particulier ceux souffrant de colopathie fonctionnelle. Une découverte récente qui explique pourquoi il se dérègle sous le coup du stress et des émotions.
Selon un gastroentérologue « le stress entraîne la production d’acétylcholine, un neurotransmetteur. Ce signal, émis dans le cerveau, transite par le nerf vague et stimule les neurones intestinaux. Ces derniers donnent alors l’ordre à l’intestin de se contracter, ce qui accélère le transit. »
Voilà pourquoi le trac avant un événement important nous fait courir aux toilettes ! En condition de stress, les douleurs s’activent, les selles deviennent plus fréquentes et trop liquides, cela sans qu’il y ait de rapport avec l’alimentation, et que l’on souffre ou non d’une maladie intestinale. Cela explique aussi pourquoi certaines personnes répondent bien à la relaxation et à l’hypnose.
Il y a les changements de lieu, de rythme, d’alimentation… les vacances peuvent générer des troubles du transit. On peut contracter une turista à l’étranger, mais on peut aussi être malade sans partir loin.
De plus, manger à des heures différentes ne pose pas de problème, « le principal, c’est de manger quand on a faim, lentement, et de bien mastiquer », note encore ce spécialiste.
La salive contient des enzymes qui facilitent la digestion, et les problèmes de ventre sont plus fréquents chez ceux qui mangent vite. Enfin, il arrive que l’on ne puisse se rendre aux toilettes quand on en a envie, « or, il y a des moments pour avoir des selles, un réflexe gastrocolique vient stimuler le côlon. Ne pas respecter cette physiologie peut induire une constipation », ajoute-t-il.
Ensuite, viennent les antibiotiques. On sait que pour se protéger des maladies intestinales ou métaboliques comme l’obésité, il vaut mieux avoir une flore intestinale diversifiée. « Le risque de maladies inflammatoires du tube digestif est lié au nombre de cures d’antibiotiques », indique un autre spécialiste.
Et l’antibiothérapie dans les premiers mois de la vie entraîne un surpoids. Les spécialistes conseillent d’éviter la prescription d’antibiotiques avant l’âge de deux ou trois ans, car la flore intestinale se constitue durant les premières années de vie.
Autre cause, la constipation, elle est clairement associée à un manque d’activité physique de façon « dose dépendante ». Autrement dit, moins on bouge, plus on risque d’être constipé, les spasmes intestinaux naturels qui permettent d’évacuer les selles ne se faisant plus, et ce quel que soit l’âge.
Le tabagisme et l’arrêt du tabac ne sont pas en reste, la nicotine a un effet laxatif car elle stimule les muscles de l’intestin, favorisant leur contraction et l’élimination du bol alimentaire. Aussi, ceux qui arrêtent de fumer peuvent connaître des épisodes de constipation.
Les relations entre le tabac et le ventre sont plus complexes chez des personnes souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : si le tabac favorise et aggrave la maladie -, il protège et améliore l’évolution de la rectocolite hémorragique, probablement en influant sur les réponses immunitaires.
Le décalage horaire fait également partie de ces caractéristiques nocives. Si l’on compense sa fatigue en buvant plus de café que d’habitude, il faut savoir que la caféine a, elle aussi, un effet laxatif.
L’excès de chewing-gums sans sucre peut provoquer dans le côlon, une fermentation générant des ballonnements, des douleurs, plus rarement, de la diarrhée. Selon les études d’un scientifique, «il faut alors en consommer beaucoup par jour »!
En conclusion, le ventre est le deuxième cerveau qui abrite, aussi bien l’intestin, et des milliards de bactéries avec lesquelles les cellules intestinales dialoguent en permanence.
Source : lexpress.fr avec afriquematin.net