Les élections locales du 13 octobre ont été entachées de graves irrégularités dans la région des Grands ponts. Des irrégularités tellement graves et criardes, qu’elles ont fini par installer une opinion qui est de plus en plus ancrée dans les esprits : les suffrages des électeurs ont été purement et simplement détournés. Objectif, faire gagner un candidat peu méritant au détriment d’un autre que l’on aura délibérément choisi, contre vents et marées, en raison seulement de son appartenance à une même ethnie.
Alors qu’on s’attendait à un vote citoyen, juste et sans tricherie, où chaque électeur fait son choix sans aucune influence, un candidat au poste de président de région a pourtant trompé la vigilance des électeurs de manière frauduleuse, et en abusant du niveau peu élevé d’instruction des populations villageoises.
Dans plusieurs bureaux de vote à Dabou, Grand-Lahou et Jacqueville, il a en effet été constaté la présence de plusieurs milliers de bulletins déjà marqués au stylo, avant d’être remis aux électeurs. Histoire de leur indiquer à l’avance, pour lequel des deux candidats il fallait voter.
Sur l’image (voir photo) d’un des bulletins en question, un signe distinctif, montre clairement aux électeurs là où il faut mettre la croix. Si ce n’est déjà ainsi fait. Ainsi, pour l’électeur non averti, il fallait suivre les instructions, apposer l’encoche là où c’est indiqué sur le bulletin, et accomplir de cette manière son devoir de citoyen.
À Bacanda, dans le département de Grand-Lahou, tous ces manquements qui ne suivent pas la règle, ont d’ailleurs fait l’objet de constat par le Sous-préfet de ladite localité, qui a par la suite fait un rapport circonstancié pour informer la hiérarchie.
Et comme il fallait s’y attendre, le candidat-tricheur a obtenu des résultats plus qu’appréciables à Dabou et à Grand-Lahou. Ces résultats, bien évidemment, sont loin de refléter la réalité sur le terrain.
En effet, en dehors de Dabou, son département d’origine, où d’ailleurs on n’a pas vu des foules se bousculer lors de ses meetings à la place Bédié de Dabou, Sess Daniel n’a pas fait campagne, ni à Grand-Lahou, ni à Jacqueville. Ceci explique-t-il donc cela ?
En tout état de cause, la Commission électorale indépendante (CEI) centrale est saisie de ces fraudes, ce jour (mercredi 17 octobre 2018 : ndlr), pour contester les résultats issus de ces élections, par une requête du Conseil juridique du candidat du RHDP, Gabriel Joseph Yacé, en vue de la disqualification du candidat Sess Essiagne Daniel, pour non respect du code électoral. Car d’une manière générale, les populations des Grands Ponts ont été abasourdies par les résultats proclamés à la fin du scrutin, et ne se reconnaissent point dans le choix porté sur le « nouvel élu » à la présidence du Conseil Régional. On n’en veut pour preuve que cette atmosphère de deuil qui prévaut sur toute l’étendue de l’espace régional depuis la proclamation des résultats. Aucune manifestation de joie, aucun signe de jubilée pour clamer dans les rues : « on a gagné… on a gagné…», rien que cette morosité ambiante qui dénote une certaine amertume de volonté trahie, d’espoirs détournés.
La CEI a donc le devoir de prendre ses responsabilités, et de sévi
r contre ces procédés d’un autre temps. Car la compétition électorale doit revêtir un cachet empreint d’éthique, de morale, et surtout d’un code d’honneur. Car confier le destin de toute une région à une personne sans foi, ni loi, et qui utilise des procédés frauduleux pour parvenir à se faire élire, ne peut assurément pas prétendre à diriger une si grande région.
Source : Sercom du candidat Yacé