J’ai promis de démontrer que la candidature de M. Soro Guillaume à la prochaine élection présidentielle n’est pas pour mon parti un sujet d’inquiétude. Au contraire, le fait qu’il se soit éloigné et émancipé du RHDP est pour les exégètes des stratégies politiques un soulagement. Le soulagement de voir s’éloigner définitivement du Parti un personnage sulfureux, en rogne avec les consciences probes et sensibles, les pacifistes et les croyants.
Avant de m’attaquer au « cœur du métier », il me faut préalablement décrire le contexte dans lequel cette élection va se dérouler. Sur ce sujet, je ne serai pas trop disert. Je me limiterai à rappeler quelques faits de l’histoire politique récente de notre pays et à présenter le bilan résumé de la gouvernance du RHDP.
I. LE CONTEXTE
Résultant du refus du Président Gbagbo de reconnaître la victoire de son challenger, le Pr. Alassane Ouattara, la CI a connu en 2010 sa plus grave crise politique (officiellement 3000 morts et d’innombrables dégâts matéries). La crise poste électorale de 2010-2011 est le prolongement du coup d’état avorté de septembre 2002 qui s’est mué en rébellion.
Sur les causes de ce coup lâche porté dans le sein de la mère patrie, d’aucuns pensent que la verité n’a pas encore été dite. Aussi, devrions-nous nous contenter de ce qu’en dit le concepteur et maître d’exécution lui-même. Selon Soro cette rébellion trouve sa justification dans le fait que les populations originaires du Nord étaient marginalisées, maltraitéés, exclues du jeu politique par le régime de Gbagbo comme elles l’ont été sous Bédié.
Vaincus dans les urnes et sur le terrain des opérations militaire, Laurent Gbagbo et son homme de main Blé Goudé ont été transférés à la Haye où ils sont en train d’être jugés pour crime contre l’humanité.
Pendant ce temps, le gouvernement issu du RHDP travaille, à la satisfaction des populations et ce, malgré les nombreuses tentatives de déstabilisation :
1. L’économie ivoirienne est devenue l’une des plus dynamiques au monde. En effet, notre pays est classé au 1er rang mondial des pays à perspective économique prometteuse, loin devant l’Inde, la Chine et la Russie. Les signes avant coureurs de l’émergence sont perceptibles. La CI est à nouveau respectée et citée en exemple sur la scène politique internationale. Les Ivoiriens sont fiers de leur pays et de ses dirigeants.
2. Les infrastructures socio économiques, culturelles et administratives vandalisées ont été réhabilitées.
3. Des projets structurants d’envergure ont été réalisés.
4. Les couvertures des populations en soins de santé et en infrastructures éducatives ont été améliorées de façon substantielle.
5. Les couvertures en électricité et en eau potable ont été plus que doublées.
6. Le taux de chômage des jeunes diminue à un rythme accéléré, grâce notamment à une politique hardie de création d’emplois et de financement de projets jeunes.
7. Doté d’un capital de 12 Milliards de FCFA, le FAFCI a permis à plus de 17 000 femmes de recouvrer leur dignité en les sortant de la précarité.
8. Quand aux filets sociaux productifs (36000 FCFA par trimestre), ils ont permis d’accroître le pouvoir d’achat et d’améliorer l’accès de 125 000 familles aux services sociaux de base.
9. Au plan de la réconciliation sociale, personne ne peut dire que rien n’a été réussi, si ne n’est par pure mauvaise foi politicienne. Une loi d’amnistie visant les delits commis dans le cadre de la crise poste électorale a été prise. Tous les prisonniers de la crise poste électorale ont été libérés. Ceux qui s’étaient enfuis, craignant pour leur sécurité, sont presque tous revenus au bercail sans être inquiétés.
10. Le jeux politique se fait désormais de façon libre, ouverte, apaisée, sécurisée et démocratique. L’opposition politique est respectée et mène ses activités sans entrave.
C’est dans ce contexte socioéconomique et politique, aux antipodes de celui qui prévalait de 1993 à 1999, qu’estimant avoir été mal servi, le Président Bédié a retiré le PDCI du processus de création du parti unifié. C’est dans la même période que Soro a rompu les amarres avec le pouvoir, prétextant qu’il ne se reconnaît plus dans sa ligne idéologique, pour aller faire les yeux doux à Bédié et Gbagbo qu’il n’a eu de cesse à présenter, le 1er comme étant le concepteur de l’ivoirité et le 2nd comme étant celui qui l’aurait inscrite au cœur de la constitution et traduite en actes de gouvernement [SKG in Pourquoi je suis devenu un rebelle]. Mais nous le savons tous, le vrai motif, l’objectif non assumé de ce divorce est de sécuriser sa candidature à la prochaine élection présidentielle.
Qu’elles sont, dans ces conditions, ses chances de gagner cette élection ou simplement d’en influencer le résultat en cas d’un 2ème tour ?