Nazaire Kadia (analyste politique)
La politique est le cancer de l’humanité.
Ce monde nôtre, est fait de bizarreries qui défient tout entendement, et pour cause ! La pandémie du coronavirus qui continue de traumatiser le monde entier, a fait de l’Afrique l’objet de fantasmes et de projections des plus morbides. Pour nombre de personnes, cette maladie devrait causer une véritable hécatombe dans une Afrique où les hôpitaux n’existent que de nom et où la couverture médicale est quasi inexistante. Le Directeur de l’OMS, a eu, au début de la pandémie, l’amabilité de demander aux africains de se préparer au pire, tant les projections étaient alarmantes.
Heureusement (ou malheureusement), toutes ces prédictions et ces projections ne sont pas advenues. Certes la maladie progresse, mais pas dans les proportions envisagées.
C’est dans cette atmosphère, qu’a été mis au point le vaccin contre le covid19, cette peste du siècle. Le soulagement que procura cette information, fut à la dimension de la psychose qu’elle a créée.
Comme à son habitude, l’Afrique ne peut mettre au point un vaccin, et c’est dans une joie indicible avec une communication vuvuzela, que ses ministres de la Santé se précipitent chaque fois, dans les aéroports pour prendre réception, des doses de vaccin gracieusement mis à leur disposition par les pays européens, les Etats-Unis ou la Chine.
Après une forte campagne de sensibilisation, la vaccination commença avec des fortunes diverses.
Mais ces derniers temps, à la surprise de tout le monde, il revient de façon récurrente que certains pays européens ne reconnaissent pas les vaccinations faites en Afrique par ceux qui veulent se rendre dans ces pays.
Alors questions :
Les Africains ne fabriquent aucun vaccin. Celui-ci est l’apanage des européens. Ces derniers ont-ils mis au point deux sortes de vaccins, un pour les européens et un pour les africains ?
Ces deux vaccins sont-ils composés de la même façon ? Qu’est ce qui les différencie ? Pourquoi ne pas reconnaître un vaccin qu’on a soi-même mis au point et offert gracieusement à d’autres êtres humains ?
Bizarre tout ça ! Vraiment bizarre !
Autre lieu autres bizarreries qui dépassent tout entendement.
Le président Laurent Gbagbo, renversé, embastillé, jugé, acquitté et libéré est rentré au pays. Depuis quelques jours, il fait l’objet d’un procès d’intention incompréhensible. Il lui est reproché, son refus de demander pardon pour ce qui s’est passé au cours de la crise postélectorale.
Comment peut-il demander pardon, alors qu’il a passé 10 ans de sa vie dans l’univers carcéral pour ce qui s’est passé ? Jugé, acquitté, innocenté et libéré, certains de ses partisans, civils ou militaires qui répondent de lui, croupissent encore dans les prisons du pays. Les avoirs de nombres de ses partisans ont été ou sont encore gelés. L’homme aura bu le calice jusqu’à la lie et lui faire une pareille demande est véritablement indécent.
Pourquoi la question de demande de pardon, n’a jamais été posée à M. Ouattara ? Son camp n’a jamais été inquiété, ni par la justice ivoirienne, ni par la CPI, malgré les crimes abondamment documentés, commis par les Frci. A-t-il une fois demandé pardon ?
Bizarre ! Vous avez dit bizarre ?
L’univers politique ivoirien est profondément immergé dans les bizarreries. Et le camp Soro Guillaume n’y échappe pas. Il est de notoriété publique, que beaucoup de compagnons de ce dernier ont élu domicile, à leur corps défendant, dans les « sous-sols » d’Abidjan et d’autres villes de Côte d’Ivoire. Mais on remarque que lorsque l’un d’entre eux est élargi, ou rentre d’exil, il prend paradoxalement ses distances avec M. Soro Guillaume, le renie à l’image de Pierre, reniant Jésus.
De Soro Kanigui, à Félicien Sekongo, en passant par Alain Lobognon et Soro Alphonse, tous ont renié leur ancien mentor, et se sont joints aux loups du RHDP pour hurler.
Que leur a-t-on promis ? Est-ce la condition mise en jeu pour bénéficier de l’élargissement ? Bien malin qui pourra répondre à cette violente question.
Mais toujours est-il que c’est…bizarre !
Ainsi va le monde.
En tout état de cause, demain nous situera ; demain est certes un autre jour, mais demain arrive toujours, et l’ivraie sera séparée du vrai.