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Politique/Le Mali subit-il l’hypocrisie de l’Union africaine ?

Au moment où le Mali a besoin du soutien de toute l’Afrique pour la libération du continent du néocolonialisme, certains chefs d’État, en mission des autres, sabotent les actions de notre pays en prenant faits et causes pour la France qui mène une campagne mensongère, d’intoxication, de diabolisation et de désinformation contre les autorités maliennes auprès de l’opinion mondiale. Ces démarcheurs solitaires ignorent certainement que leur mission est un acte de trahison.

 L’Afrique restera toujours, à travers ses dirigeants politiques, le dindon de la farce. Elle ne sortira jamais des crises électorales, rébellions et guerres civiles tant que ses chefs d’État ne comprendront pas que l’union sacrée est la seule issue pour le continent de sortir de la dépendance intellectuelle, économique et culturelle imposée par d’autres pour dominer le monde.

Assimi Goïta et le peuple malien ont résolument besoin du soutien des institutions de la communauté africaine. Mais hélas.

Et au moment où le Mali a besoin de la solidarité africaine pour bouter hors du continent le néocolonialisme, c’est ce moment que certains présidents africains, en mission des autres, choisissent pour accuser notre pays de top pousser le bouchon dans sa lutte de libération de l’Afrique de la domination impérialiste.

Ces chefs d’État, par crainte de représailles de la part de leurs mentors occidentaux, ont pris le devant. Ils ont pris sur eux la décision de se porter en médiateur dans la détérioration des relations entre le Mali et la France et dont le point culminant a été atteint par la plainte de notre pays à l’Organisation des Nations unies (ONU) contre le pays de Emmanuel Macron, accusé de violer notre souveraineté et de fournir des renseignements aux terroristes. Ces démarcheurs solitaires ignorent certainement que leur mission est un acte de trahison.

Il est évident qu’aucun analyste de la scène politique africaine avant et après les indépendances ne sera surpris par une telle initiative contre la volonté des panafricanistes. Les Africains, à la recherche du pouvoir, de prestige, de célébrité et de gain facile sont prêts à tout.

L’histoire politique du continent ne le démentira pas. Ils ont toujours été leurs propres bourreaux. Comme si la trahison est dans l’ADN des Africains, ils ont toujours pactisé avec le diable, c’est-à-dire leurs véritables ennemis pour éliminer leurs propres frères, dont leur seul tort a été de s’opposer au néocolonialisme comme est en train de faire actuellement la transition malienne sous le leadership du colonel Assmini Goïta.

Ce combat de couper le nombril néocolonial était loin d’être gagné par les dirigeants panafricanistes tant l’adversité de certains de leurs concitoyens était féroce. Ainsi, les dirigeants qui se sont engagés dans cette voie de libération de l’Afrique du joug néocolonial ont tous appris à leurs dépens.

À commencer par Barthélemy Bongada de l’Oubangui Chari devenu à l’indépendance la République centrafricaine, assassiné dans un accident d’avion, en 1959, Patrice Lumumba, Premier ministre congolais, assassiné en 1961, Sylvanus Olympio du Togo, assassiné en 1963, Thomas Sankara, président du Burkina Faso, tué en 1987, Mouammar Kadhafi, leader libyen, assassiné en 2011. La liste est loin d’être exhaustive.

D’autres ont été balayés par des coups d’Etat : Kwame Nkrumah du Ghana en 1966, Modibo Keïta du Mali, en 1968. Malheureusement, il s’est trouvé au cœur de ces tragédies et complots des Africains qui ont voulu le maintien de l’ordre ancien au détriment des intérêts de leurs populations.

Et aujourd’hui, avec la marche progressive de la transition du Mali vers la libération de l’Afrique, c’est la même méthode que la France veut utiliser en passant par des organisations du continent pour torpiller le processus des responsables maliens.

Après l’embargo décrété contre notre pays en janvier dernier par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) en violation de ses propres textes et des conventions internationales, l’Union africaine (UA) se propose une médiation.

 Le président en exercice de l’UA, Macky Sall, joue à l’hypocrite politique. Sa mission ne vise qu’un seul objectif : tuer le poussin malien dans l’œuf. Il saura que sa tâche sera difficile, eu égard au soutien de la population malienne à sa transition ainsi que la jeunesse africaine engagée et déterminée au côté du Mali pour mettre fin à un système de prédation des ressources naturelles du continent, instauré avec la complicité d’autres Africains.

Ce loup a intérêt à quitter la bergerie avant qu’il ne soit trop tard. Cette mission suicidaire est vouée à l’échec, sauf si le président sénégalais, Macky Sall revient sur ses pas en mobilisant l’Afrique pour la cause du Mali.

Contrairement aux présidents africains, le président, Emmanuel Macron, mobilise le monde entier contre le Mali. C’est dans le déni et dans le mensonge, qu’il est parvenu à dresser les autres pays contre notre pays.

Ce travail lui a réussi dans la mesure où l’Occident a décidé de sanctionner le Mali. Certaines de leurs organisations ont déjà suspendu leur coopération avec notre pays ou en prenant des sanctions contre les autorités de la transition.

Il est temps que les Africains comprennent que c’est dans l’union sacrée qu’ils pourront sortir le continent du sous- développement. La trahison a très coûté à l’Afrique. Et il appartient aux populations africaines de prendre enfin conscience des conséquences des complots contre ses propres intérêts. Tout compte fait, le Mali sera un cas d’école en Afrique. Et dans les années à venir, les autres pays s’inspireront du cas malien pour se libérer.

Yoro SOW

Source : Inter De Bamako

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