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Opinions- Dr Nicole Deignan écrit au Président Alassane Ouattara/ « Vous ne devez point permettre que la fonction étatique soit menée dans la vulgarité »

Monsieur le Président,

Je suis Dr Nicole Deigna, Pharmacienne-toxicologue, ex-SG de l’UFPDCI de 1991
à 1999, ex-vice-présidente de Conseil Economique et Social de 1995 à 2010,
présidente fondatrice de l’ONG «Repères», ex-vice-présidente de la plateforme d’échanges, dénommée ÉLAN, pour la facilitation des rapports entre les
candidats aux élections d’octobre 2010.

Merci, Excellence, de prêter attention à mes propos, malgré votre calendrier si
chargé en ce début d’année, que je souhaite pour vous, une année de grande
écoute des nombreuses préoccupations des familles ivoiriennes, soucis de
mieux répondre aux besoins du peuple Ivoirien meurtri par la crise sans
précédent, suite aux élections présidentielles d’octobre 2010.

Monsieur le Président, je suis une mère de famille et une grand-mère de quatre (4) petits enfants, une femme soucieuse de l’avenir de mon pays. J’ai eu la chance de tirer
de belles leçons de vie du combat mené par mes grands-oncles, le Sénateur
Victor Biaka Boda et Adrien Dignan Bailly, les pairs de feu le Président Félix
Houphouët-Boigny, dans la fondation de notre pays. J’ai suivi les traces de feue
ma mère, Catherine Deigna, grande amie d’enfance de Mme Henriette Dagri
Diabaté, la chancelière de la République et présidente de votre formation
politique.

Vous m’aviez interpellée, dans votre adresse aux cadres de la région, au cours
de votre séjour pour mission d’état, à Gagnoa. Je ne pouvais pas répondre à cet appel pour convenances personnelles. Et, vous savez que votre message ne
pouvait pas être entendu et partagé par tous, des milliers de familles vivant dans
une extrême précarité et dans l’insécurité.

La prière de Saint François d’Assise que vous avez tenue comme signature de
votre campagne en 2010, résonne encore si fortement dans mon esprit et je suis
triste d’observer que cette prière n’est restée qu’un pur et simple sloga
Je saisis cette vidéo qui circule sur la toile. Une vidéo où Madame la ministre de
l’éducation nationale, et par ailleurs SG de votre formation politique, qui doitendre visible les traces du père de la nation, indexe le Président Henri Konan
Bédié.

On dit que Mme Kandia Camara a coutume de vociférer. Mais là, elle est montée
d’un cran. Elle crache du feu et elle s’adresse à un père, à une référence, sans
les valeurs traditionnelles de notre patrimoine culturel commun. KANDIA
Camara indexe le Président Henri Konan Bédié.

Elle lève le ton, l’index droit ou
gauche, menaçant, trouvant la bonne posture, à son meeting de mobilisation
des troupes, pour lui cracher ses « vérités », en ces termes ici résumés : « Soyez
sage et restez surtout à la place qui vous convient, et surtout ne descendez pas
dans la poubelle, sinon, sinon… Vous n’êtes pas un modèle en matière de bonne
gouvernance… Vous devriez faire comme vos pairs du Sénégal, en l’occurrence
le Président Wade, qui ont su éviter la rébellion dans leurs pays… Vous et
Guikahué…! Sinon, sinon ! Yaya, sabari, yaki… ! ».

Un message sans retenue, ni politesse, pour défendre vos plates-bandes et
intérêts, comme un chien de garde dressé. Je la comprends. Vous l’avez
totalement faite, sous nos yeux. Vous êtes son sauveur, son dieu !… Mais, elle
ne peut pas se permettre de s’adresser à votre pair, le Président Henri Konan
Bédié, avec tant de véhémence, d’indécence et de liberté.

Non ! Ça devient
dangereux d’armer des personnes si ordinaires dans l’histoire de notre nation,
des femmes et des hommes que nous avons côtoyés dans ce pays, des individus
façonnés sous nos yeux dans la chose politique.

Monsieur le Président, je vous en supplie, prenez vos responsabilités, et
adressez-vous directement à votre pair le Président Henri Konan Bédié. Hier,
c’était votre ex-ministre de la communication, Mme Afoussatou Bamba,
véritable champignon politique qui, pour faire du zèle, menaçait le peuple
ivoirien, indigné, d’apprendre que l’ancien Président du Burkina Faso, chassé de
son pays, est fait ivoirien par votre seule volonté.

Pour mieux nous le faire
comprendre, cette petite animatrice de l’espace politique disait ceci : « le
président Compaoré est ivoirien et puis c’est tout ! ».

Non ! Non Monsieur le Président, avec tout le respect digne de votre rang et
pour votre image, vous ne devez point permettre que la fonction étatique soit
menée dans la vulgarité.

Non ! Non Monsieur le Président, non à la menace, au chantage, a la
manipulation, aux écarts de langage diffusés par certains membres de votre
gouvernement et de votre entourage.

Non ! Non Monsieur le Président, vous ne devez pas permettre que vos pairs, en
aucune manière, ni pour aucune raison, ne soient vulgarisés, humiliés, traités
pour des moins que rien. Qui sont-ils ces hommes et ces femmes, dans l’arène
de notre vie politique ? Qui est Kandia Camara ? Ex-membre du secrétariat
général de l’UFPDCI, présidée par Mme Coffie Léopoldine dès la création de
cette structure, en octobre 1991, vous l’avez émancipée, tant mieux !…

Elle
brille de tous feux, de toutes flammes, tant mieux, ne réclamant pour le confort
de sa maison que du papier hygiénique made in USA, avec les impôts que les
contribuables payent difficilement, à la sueur de leurs fronts.

Malgré ses fragilités intellectuelles, elle est comptée parmi les meilleures
leaders féminins de notre pays, la Côte d’Ivoire, selon l’hebdomadaire Jeune
Afrique. Ça se comprend. Mais, de là à lui donner des ailes et des airs, pour
qu’elle dise tout ce qui lui passe par la tête, parce qu’elle est entrée dans le bois
sacré des hommes forts, non ! Non !

Monsieur le Président, nos enfants et petits-enfants ont besoin de bons repères,
de modèles, pour se former et être au rendez de leur temps, face à leurs pairs,
sans complexe. Nous devons leur transmettre des valeurs du savoir-faire, du
savoir-vivre et du savoir-être, afin qu’ils soient en mesure de développer leurs
dons et talents, afin de faire d’eux de véritables pépites de talents, nos fiertés
partagées.

Monsieur le Président, notre mémoire collective ne doit pas être entachée que
de nos fragilités, faiblesses et incapacités à régler nos différends. Nos enfants et
petits-enfants sont l’avenir de notre pays. Ils sont appelés à être des lutteurs,
des conquérants, des bâtisseurs et non appelés à être de petits gamins de la rue,
des enfants en conflit avec la société, comme tous ces microbes qui font tant de
dégâts sous vos yeux.

Monsieur le président, s’il vous plaît, relisez encore cette prière de Saint François
d’Assise, méditez-la et remplissez-vous suffisamment d’amour pour le peuple
ivoirien que vous avez choisi de conduire et vous recevrez de tous ce qui manque
au bon fonctionnement de vos mandats successifs. Que ce grand saint vous
accompagne pour éviter à la Côte d’Ivoire, la tragédie du peuple rwandais qui se
profile à l’horizon.
Que Dieu sauve notre pays !

Par Dr Nicole Deigna

(Précédemment Vice-présidente du Conseil Economique et Social de Côte
d’Ivoire, Docteur en Pharmacie de l’université de Paris XI, spécialisée en
Toxicologie et Pharmacologie cliniques)

N B: Le titre est de la rédaction.

Source:ivoirebusiness.net

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