Par Justin Kassy/afriquematin.net
Un nom qui résonne dans les oreilles et qui rappelle un certain nombre de souvenirs à des personnes, en Côte d’Ivoire dans le domaine de la musique et du show-biz ivoirien. Georges Kouakou, le clavier attitré du « Solar System », l’orchestre d’Alpha Blondy, jusqu’à une époque vit aux Etats-Unis depuis plus d’une vingtaine d’années.
Avant son départ pour les Etats Unis, Georges Kouakou était, à l’époque, une star du Clavier et la plupart des claviers des œuvres sonores des artistes de l’époque, étaient signées de lui. Quel artiste des années 1980 ne rêvait pas de l’avoir dans la confection de son album au niveau !
Dans les concerts d’Alpha Blondy, il avait sa prestation et ne manquait pas de faire son « show » que tout le monde attendait au demeurant. Mais, ce grand musicien avait une autre qualité, en plus de celle qui faisait de lui, une star, que tous les artistes rêvaient d’avoir pour leur album.
Mais ce musicien de talent, va partir du « Solar System » mettant le cap sur les Etats Unis, en laissant quelque peu « orphelins » les artistes d’alors qui le voyaient comme un frère, un père, un vrai ami, un grand bosseur, sachant toujours donner la vraie couleur à leurs œuvres sonores. Faisant d’elles, des tubes, des albums qui se « dégustent » encore de nos jours. « Je suis toujours un musicien professionnel, même si j’ai choisi de ne pas voyager, et de partir en tournée comme avant, en raison de mon âge, et aussi de problèmes de santé. Je vis toujours aux États-Unis, et précisément à Maryland State et je continue toujours dans la musique reggae, mais cette fois-ci dans le Gospel », précise-t-il.
Ayant choisi de faire du gospel, Georges Kouakou affirme sa foi en Jésus, car chrétien. Il affirme qu’il est reste toujours Africain et aime la musique africaine, et ses choix sont « le Gospel tanzanien et sud-africain, en raison de leur harmonie et depuis que j’ai choisi de ne plus repartir en tournée, je l’utilise dans les églises de la maison de Dieu, comme mon père nous l’a enseigné, quand il nous a appris à jouer du clavier, mon père était organiste de l’église Méthodiste, quand nous sommes adolescents », soutient-il.
Sur son calepin, Georges Kouakou a inscrit plusieurs projets, notamment ouvrir des studios d’enregistrement et des lieux de répétition dans son pays. En son absence, plusieurs styles de musique vont voir le jour, le « Couper Décaler » qu’il a apprécié pendant les premiers moments, « j’ai adoré ce style mais après je me suis rendu compte que c’est les mêmes arrangements, qui se ressemblaient avec beaucoup d’arrêts, de contretemps, et d’animations, enfin, la musique ne respire pas assez. Je ne pense pas que les Noirs américains connaissent cette musique, sauf les Africains qui vivent ici aux États-Unis, car la seule musique africaine qui émerge, qui est pratiquée par les Américains et les Jamaïcains, c’est le nouveau style Afrobeat, en dehors de la musique reggae, qui vient de la Jamaïque », précise-t-il.
Aujourd’hui citoyen américain, Georges Kouakou semble être épanoui, ce qui lui permet de voyager dans les grands pays, sans demander de Visa. « Ici aux États-Unis également, il y a certains emplois que vous ne pouvez pas acquérir, si vous n’êtes pas citoyen Américain, en particulier les emplois gouvernementaux », averti-t-il. Cela ne l’empêche toujours pas d’être nostalgique, car l’idée de retourner au pays lui vient souventes fois à l’esprit, malheureusement l’artiste ne semble pas être apte pour un retour au pays pour la simple raison que beaucoup d’avantages se présentent à lui pour ses vieux jours aux Etats-Unis, notamment la sécurité médicale et sociale qui n’existent pas dans beaucoup de pays africains.
« Si je décide de rentrer au pays et que je tombe malade, aucune assurance ne me couvrira, je dois creuser dans ma poche, et si vous n’avez pas les fonds, vous devinez quoi ? Et ça m’est déjà arrivé en 2021, quand je suis tombé malade, alors que j’étais à Abidjan, donc aucune chance », regrette-t-il.
Georges Kouakou veut juste mener une vie paisible, jusqu’à la fin de sa vie, « pas seulement aider mes enfants à prendre en compte tout ce que je n’ai pas pu accomplir », note-t-il.
Au plan politique, l’artiste ne compte pas embrasser cette voie, « je n’aime pas la politique africaine, il semble que la plupart des Africains aiment le pouvoir, et la gloire, juste pour eux-mêmes. Quand un président africain est au pouvoir, l’opposition ne veut pas qu’il termine son mandat pour accomplir ce qu’il est venu faire. Ils se précipitent pour le renverser par jalousie, envie, et pour leur estime de soi, ne pensant pas que s’ils sont aussi au pouvoir, d’autres feraient ce qu’ils ont fait, et c’est pourquoi, l’Afrique est en retard sur tous les continents. Nous devons apprendre de nos erreurs au fil des ans », conseille-t-il.