Des hommes armés ont temporairement saisi une base militaire au centre du Mali dimanche. L’attaque dans la région de Mpoti a entraîné la mort de 21 soldats maliens.
Situé dans une zone très difficile d’accès où est active depuis plusieurs années la katiba (cellule combattante) Macina, liée à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), entre la capitale régionale, Mopti, et la frontière mauritanienne, le camp de Dioura a été “attaqué aux environs de 06H00 (GMT et locales) par des terroristes”, selon l’armée malienne.
Les Forces armées maliennes (FAMa) “enregistrent des dégâts matériels et des pertes en vies humaines”, indique l’armée, qui assure avoir repris le contrôle du poste militaire à 16H00 mais ne donne pas de bilan.
Se disant “consterné”, le chef de la mission de l’ONU au Mali, Mahammad Saleh Annadif, a condamné une attaque ayant engendré “de lourdes pertes”. La Minusma a “organisé dans la journée l‘évacuation médicale de plusieurs blessés”, selon un communiqué.
“21 corps de militaires maliens ont été enterrés dimanche à côté de Dioura”, a déclaré à l’AFP un élu local. Le “bilan provisoire est de 21 corps découverts”, a confirmé une source militaire malienne.
L’opposition interpelle IBK
L’opposition malienne, réunie au sein du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie, a évoqué un bilan de “plus de 20 FAMas morts, une vingtaine de disparus, un nombre indéterminé de blessés, huit véhicules brûlés, dont des (camions) citernes et huit véhicules équipés d’armes de guerre emportés par les assaillants”.
“Le camp militaire détruit. Le commandant de compagnie, le capitaine Mohamed Sidati Ould Cheikh est parmi les militaires tombés sous les feux des terroristes”, ajoute l’opposition, évoquant le plus “lourd bilan” depuis la cuisante défaite de l’armée malienne face à des groupes rebelles touareg et arabes à Kidal (nord) en mai 2014.
Selon l’armée, l’attaque de dimanche a été menée par “des groupes terroristes sous le commandement de Ba Ag Moussa”, dit Bamoussa, un ex-colonel ayant rejoint les rangs jihadistes en 2012 et considéré comme un proche du Touareg malien Iyad Ag Ghaly, qui dirige la principale alliance jihadiste du Sahel.
“Toutes nos pensées pour les fiers soldats de l’Armée malienne tombés à Dioura”, a réagi le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, que l’opposition exhorte à “prendre les mesures d’urgence qui s’imposent”.
AFP