Par Brou François/afriquematin.net
Le ministère de la Santé de l’Hygiène publique, de la Couverture maladie universelle, a récemment lancé la campagne 2021 de lutte contre le tabagisme. Au terme de cette campagne, le directeur-coordonnateur du Programme national de lutte contre le tabagisme et l’alcoolisme, la toxicomanie et autres addictions (PNLTA), Docteur Zotoua Ernest s’est prononcé sur la consommation abusive du tabac et la flambée du phénomène chicha qui sévit dans certains lieux de rencontres.
Selon Docteur Zotoua Ernest, la sensation de ce nouveau type de consommation abusive du tabac parfumée agréable est trompeuse, car les fumeurs n’ont pas idée de la quantité de produits toxiques inhalés et de leurs effets nocifs à long terme.
Pour lui, la chicha augmente le risque de cancers, de bronchites chroniques et de problèmes cardio-vasculaires, « nous sommes confrontés à la flambée de ce nouveau produit qu’est la chicha dont la consommation prend de plus en plus de l’ampleur », a-t-il expliqué.
Pour faire face à cette problématique, le directeur-coordonnateur du PNLTA envisage mener des actions pour freiner ce phénomène qui gagne du terrain. « Notre prochain combat sera de lutter contre la flambée de cet épiphénomène que la loi considère comme de nouveaux produits qui doivent obéir à la même règlementation que les autres types de tabac, consistant à ne pas fumer dans les lieux publics et les transports en commun. Mais nous commençons par une vaste campagne de sensibilisation sur la loi, qui intègre pleinement les nouveaux produits. Pour les populations, tant que la répression n’a pas encore commencé, c’est que la loi n’est pas encore en vigueur. Et au niveau des sanctions, tout est prévu », a averti Docteur Zotoua Ernest.
A l’en croire, le tabagisme est une épidémie mondiale qui ne crée que dégâts sanitaires, économiques, environnementaux. Face donc à cette pandémie, l’institution mondiale de la santé a réuni les états membres, à cet effet.
Toujours selon le responsable du PNLTA, ces acteurs de la santé ont décidé de mettre en place un dispositif réglementaire, qui est la convention cadre – pour la lutte antitabac, un traité renfermant toutes les mesures à prendre pour juguler, voire contrôler cette pandémie. « Une fois que ce traité international est ratifié par les états-parties, il est question de domestiquer en prenant une loi nationale. Cette loi nationale découle de ce traité international qui renferme les mesures pour réduire la demande et des mesures pour réduire l’offre », a-t-il fait savoir.
Poursuivant, le premier responsable de la lutte antitabac s’est offusqué de voir certains médias audiovisuels, voire même la presse écrite faire des reportages sur les activités industrielles relative au tabac. Pour expliquer ces actions des acteurs de la communication, il a soutenu qu’ils ne connaissent pas l’existence de cette loi. « C’est pour cela, nous profitons de cette campagne pour expliquer à l’ensemble de la population que la publicité du tabac est interdite. Nous ne devons plus voir des scènes tabagiques à travers des films audio-visuels. Nous ne devons plus vendre, partout, le tabac, à tout hasard, les points de vente devant être agréés. Il faut respecter la loi antitabac. Cela va consister à vulgariser-la loi antitabac, qui découle de la convention cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la lutte antitabac », a averti Docteur Zotoua.
Concluant, le Directeur-Coordonnateur a révélé que son institution continue de se focaliser sur la sensibilisation, appuyée de textes réglementaires, « tout en apportant un appui à ceux qui veulent volontairement arrêter la consommation. Cela nécessite la formation, de l’ensemble des acteurs englobant les agents de santé, les membres de la société civile, et mêmes les consommateurs qui peuvent nous saisir pour avoir certaines informations ».
A noter que le thème de la journée de lutte contre le tabac 2019 est : « Le respect de la loi anti-tabac ».