Contesté par la rue et bousculé au sein de sa coalition, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, s’est exprimé mardi après-midi et a annoncé sa démission dans la foulée.
« Face à la volonté de nombreux Libanais qui sont descendus dans la rue pour réclamer le changement, j’appelle tous les Libanais à privilégier l’intérêt du Liban (…) à protéger la paix civile et à prévenir toute détérioration de la situation économique ». Cette intervention de Saad Hariri a été accueillie par les vivats de la foule qui l’écoutait – dans plusieurs lieux de rassemblement, avant que ne retentisse l’hymne national.
Pour certains puristes de la politique arabe Hariri ne devrait pas disparaître du paysage politique du jour au lendemain. La formation de son gouvernement en 2018 avait pris plus de six mois. Il devrait donc rester à son poste, sauf surprise, pour gérer les affaires courantes, le temps qu’un nouvel exécutif se mette en place.
Le défi pour le trio Hezbollah-Berri-Bassil consistera à trouver, pour le poste de premier ministre, « un autre Hariri », c’est-à-dire un leader sunnite modéré, Hezbollah-compatible et suffisamment acceptable par la communauté internationale pour que les bailleurs de fonds ne coupent pas leur aide au Liban et que les Etats-Unis ne mettent pas le pays sous sanctions au motif qu’il serait sous la botte du Hezbollah.
Après donc une révolte populaire inédite dans l’histoire du pays, les manifestants ont ainsi obtenu gain de cause sur une de leur principale revendication. Mais leur colère vise plus globalement l’ensemble de la classe politique jugée unanimement incompétente et corrompue.
Sources : france24.com, lemonde.fr et lapresse.ca avec afriquematin.net