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Les acteurs du système éducatif entre espoir et scepticisme après les promesses d’Alassane Ouattara

Par Jean Levry – Afriquematin

Dans son message à la Nation, le président de la République, Alassane Ouattara, a accordé une place importante à l’éducation. Il a promis la construction de nouvelles universités à l’intérieur du pays pour porter le nombre des universités à 10 d’ici 2025 et d’augmenter le nombre d’enseignants dans le primaire et le secondaire tout en amélioration les infrastructures.

« Au niveau de l’éducation, dans le cadre de l’école obligatoire pour les enfants de 6 à 16 ans, nous avons procédé au recrutement de 5000 enseignants au cours de l’année 2018 ainsi qu’à l’ouverture de 4104 salles de classe du primaire et 41 collèges dans le secondaire. Cependant, nous constatons, avec regret, que dans certaines zones, des parents continuent de cotiser pour l’éducation de leurs enfants en raison du déficit d’enseignants, ou encore, qu’il existe des écoles sans table-banc. Ce sont autant de situations inacceptables que le programme social va résoudre, avec des objectifs précis sur la période 2019 – 2020 », a-t-il indiqué.

Pour ce faire, le chef de l’Etat a promis le « recrutement exceptionnel de 10.300 enseignants contractuels du primaire et du secondaire » et l’équipement des « écoles avec plus de cinq cent mille (500.000) tables-bancs »

C’est surtout au niveau du supérieur que de vastes chantiers sont annoncés par Alassane Ouattara, notamment la construction d’université dans plusieurs grandes villes dont San-Pédro, Bondoukou, Odienné Abengourou et Adiaké. Ils espèrent porter le nombre des universités publiques ivoiriennes à 10 en 2025.

Toutes ces mesures et projets bien que salués par la majorité des ivoiriens qui espèrent voir la Côte d’Ivoire se hisser au rang des grandes nations qui comptent des universités dans presque toutes les grandes villes, ne manquent pas de susciter un certain nombre de réserves.

En effet, dans le primaire et le secondaire, les défis sont nombreux. Le déficit d’enseignants constitue un véritable handicap à la bonne formation des élèves. 10300 enseignants avec un statut de contractuel, c’est en largement en deçà des besoins quand on sait que dans certains lycées et collèges, des élèves en classe d’examen finissent l’année sans professeur dans certaines matières spécifiques.

Pour certains acteurs du système éducatif, aucune mesure n’a été encore prise pour soulager les acteurs du privé tant du secondaire que du supérieur. Les enseignants sous-payés, ou parfois pas payés, des subventions de L’État qui ne sont pas payées à temps, rendant difficiles le bon déroulement des cours.

En ce qui concerne l’enseignement supérieur, les défis sont entre le désengorgement des amphis, la construction de salle de Travaux dirigés et l’équipement en matériels pour les facultés des sciences, biologie, pharmacie… L’absence ou le manque de ces commodités, font dire à beaucoup de personnes que notre système éducatif a besoin d’une réforme profonde sous la forme d’un plan Marshall pour le rendre efficace. Parce qu’il est encore en proie à de nombreux maux tels que les grèves d’enseignants, la dégradation de la qualité des formations et surtout la violence.

En somme, on se rend compte qu’il faut encore faire davantage pour améliorer les performances de l’école ivoirienne. Les mesures annoncées par le chef de l’État apparaissent du coup aux yeux de nombreux observateurs comme une goutte d’eau dans la mer.

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