On vote au Mali. Ce dimanche 12 août se tient le deuxième tour de l’élection présidentielle. Ibrahim Boubacar Keïta, le président sortant, affronte Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition. Un scrutin sous haute tension alors que la situation sécuritaire du pays s’est nettement dégradée ces derniers mois. Un scrutin sous haute surveillance également, plusieurs missions d’observation nationales et internationales sont présentes.
Peu avant le premier tour le 29 juillet dernier, les autorités maliennes avaient reconnu qu’il n’y avait pas localement d’élections parfaites. Pour ce deuxième tour de l’élection présidentielle, les deux grands enjeux restent les mêmes qu’au premier : l’insécurité et la transparence. Et il ne faudrait pas que la première compromette la seconde.
Sécurité et contrôle du scrutin renforcés
Pour le scrutin de ce dimanche, les autorités assurent vouloir mieux organiser les choses. Ainsi, les cartes d’électeurs non encore retirées seront disponibles dans tous les bureaux de vote ce dimanche. L’Etat s’est également engagé à sécuriser davantage les zones où il n’y a pas eu vote au premier tour, pour permettre la tenue des opérations électorales.
Le 6 août, le ministère de l’Administration territoriale a publié une directive affirmant que certains bureaux de vote où la violence a perturbé le scrutin seraient déplacés pour des raisons de sécurité. Une mesure que salue le POCIM, le Pool d’observation citoyenne du Mali, car « elle montre les efforts mis en œuvre pour la tenue de l’élection. » Même constat du côté de l’Union européenne qui rappelle toutefois que la nouvelle localisation doit avoir fait l’objet d’un consensus entre les candidats et les partis politiques et que le public doit avoir été largement informé. Des conditions difficiles à respecter dans un si bref délai.
Soumaïla Cissé désignera lui-même ses assesseurs
Concernant la neutralité des représentants de l’Etat sur le terrain, le ministre de l’Administration territoriale Mohamed Ag Erlaf a envoyé une note officielle pour l’exiger. Des observateurs étrangers ont obtenu pour le second tour une vigilance accrue localement des représentants de la CENI, la Commission électorale indépendante. Concession de taille : le candidat Soumaïla Cissé a demandé et obtenu la possibilité de désigner lui-même ses assesseurs. Ceux qu’ils partageaient avec d’autres membres de l’opposition au premier tour ont entre-temps retourné leur veste.
RFI