Réalisée par Jean Levry – Afriquemantin.net
Elle est jeune, brillante et engagée pour les causes nobles. Ivoirienne vivant en France, Solange Sopoudeu, qui jusque-là, se tenait à distance des chapelles politiques, est depuis le 30 mars 2019, une femme politique. A la tête de la coordination hexagonale de « Pour la République et la Démocratie (PRD) », le parti du Député Dominique Adié, elle ambitionne de contribuer à l’émergence de nouvelles valeurs politiques en Côte d’Ivoire. De passage à Abidjan pour prendre part à la rentrée politique de cette jeune formation politique, tenue le samedi 8 juin, Solange Sopoudeu s’est confiée à Afriquemantin.net. Interview !
Comment s’est faite votre rencontre avec le Prd ?
C’est dans la ville du Mans (France, Ndlr) que la présidente nationale des femmes du Prd, Sylvie Fofana et moi, nous nous sommes rencontrées lors d’un évènement heureux. J’ai été séduite par l’idéologie de ce parti et on est restée en contact elle et moi jusqu’à ce que j’adhère effectivement au Prd.
Qu’est-ce qui vous a concrètement séduit dans l’idéologie du parti ?
Vous savez, nous sommes fatigués des ‘’vieux partis politiques’’, je veux dire les partis traditionnels, qui gouvernent depuis des décennies la Côte d’ivoire, avec les crises successives qu’elle a connue. Aujourd’hui, on constate qu’ils n’ont pas encore fini avec leurs palabres. Ils sont toujours accrochés à des intérêts de clans au détriment du peuple. Nous qui regardons tout cela de loin, avec un esprit critique, on se dit qu’il y a mieux à faire pour sauver notre pays. Alors, lorsque j’ai vu que le PRD a une vision différente, axée sur la promotion de la jeunesse, des valeurs démocratiques et républicaines avec une volonté affirmée de travailler pour le bien-être de la population ivoirienne, j’ai été touchée par cette vision.
Aviez-vous déjà milité dans un parti politique avant votre adhésion au PRD ?
Non. Je n’ai jamais milité dans un parti politique. J’ai toujours eu de l’admiration pour le mentor du Front Populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo, sans toutefois prendre une carte de militant. Une chose est sûre, j’aime la politique. Je veux voir les choses changer et je veux y contribuer. C’est cela qui m’a amené à adhérer au Prd qui prône justement le changement et surtout le social.
A quel niveau le changement dont vous parlez doit-il s’opérer, selon vous ? Est-ce au niveau des principaux animateurs des partis politiques, ou dans les idées ou encore dans les mentalités ?
Le changement doit s’opérer sur plusieurs axes. Pour moi, le premier chantier, c’est le changement de
Le deuxième axe concerne le renouvellement de la classe politique dirigeante. Les anciens présidents (Bédié, Gbagbo et Ouattara dont le mandat fini en octobre 2020, Ndlr) doivent prendre leur retraite et devenir, ce que j’appellerais des « bibliothèques » pour notre jeune démocratie.
Parlons à présent du Prd ! En tant que représentante de ce parti en France, qu’est-ce que vous faites pour promouvoir ses idéaux ?
Depuis notre nomination à la tête du Prd France, le 30 mars 2019, nous avons entrepris des actions pour obtenir des adhésions. Mais, vous êtes sans ignorer qu’en France, chaque ivoirien est plus ou moins affilié à un parti politique. Du coup, la tâche n’est pas du tout aisée pour implanter un jeune parti comme le Prd que les gens connaissent à peine. Mais, nous sommes au travail et nous y arrivons. Donc, je fais des rencontres, j’explique l’idéologie du Prd. Je rencontre des ivoiriens, je parle avec eux physiquement ou par le biais des réseaux sociaux. Je communique beaucoup sur les réseaux sociaux parce qu’ils sont un puissant moyen de communication. Depuis le 30 mars, nous sommes au travail. On fait un certain nombre de réunions. Le 04 mai dernier, nous nous sommes retrouvés, nous militants du Prd et nous étions environ 150 personnes à cette réunion. 150 personnes en seulement 3 mois, c’est certes petit, mais c’est déjà un exploit pour un parti naissant. C’est dire que les gens aiment bien l’idéologie du Prd et de bouche-à-oreille le message passe. Nous sommes confiants et nous sommes au travail.
Vous avez pris part à la rentrée politique du Prd au cours de laquelle son président, Dominique Adié propose une transition politique en Côte d’Ivoire pour une sortie définitive de crise ? Pensez-vous que c’est la voie pour opérer le changement dont vous parliez tantôt ?
Je voudrais le dire haut et fort, Adié Dominique est une chance pour la Côte d’Ivoire. Je pense que le président du Prd, avec les idées qu’il a, toute la Côte d’Ivoire devrait l’écouter et le suivre pour éviter un autre bain de sang à notre pays. Vous voyez, il y a quelques années, les ivoiriens mangeaient dans la même assiette et cohabitaient en toute harmonie. Nous sommes nostalgiques de ces moments-là. Donc, la transition est l’alternative qu’il nous faut pour régler la question de la réconciliation nationale.
Le président Dominique Adié peut-il jouer un rôle dans cette transition à votre avis ?
Oui, bien évidemment ! Il est présidentiable. Il peut bien diriger la transition parce qu’il ne traîne pas de casseroles. Il a un parcours politique qui plaide en sa faveur. En plus, c’est un homme de conviction. Combien sont-ils, les hommes politiques en Côte d’Ivoire qui peuvent démissionner volontairement du parti au pouvoir pour se retrouver dans l’opposition. Moi, je n’en connais pas. C’est pourquoi, je dis que le président Dominique Adié est l’ultime chance pour notre pays de sortir de ce gouffre.
Quel est votre agenda à la tête de la coordination Prd de France ?
Dès le 22 juin, nous avons une grande réunion d’informations et de mobilisation qui va nous permettre de faire un compte rendu fidèle de tout ce qui s’est passé ici lors de la rentrée politique. Et, nous allons continuer à recruter, à informer les ivoiriens. Puis, dans un futur proche, nous nous rendrons à Poitiers pour l’installation de notre section là-bas. Après cela, nous irons à la Rochelle et à Dreux pour faire adhérer les ivoiriens au Prd parce que c’est le parti qu’il faut pour guérir les maux de la Côte d’Ivoire.