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Gabon-Musique/La fille de Mbomo dépose son « masque » dans la cour des grands

Par Justin Kassy/afriquematin.net

 C’est un nom qui compte désormais dans le gotha de la musique gabonaise. Ce n’est pas fortuit qu’on lui attribue ce qualificatif de star, car sa particularité réside dans son choix, oh combien judicieux, de pratiquer à fond et avec obstination, la musique du terroir.   Quand bien même elle n’ignore pas l’existence de celle des autres et aussi celle dite moderne.

En optant de faire la musique de chez elle, Pierrette Ntsame fait la promotion de la musique et la culture gabonaise en général, et en particulier, la tradition et du peuple auquel elle appartient, à travers le monde.

Le succès qu’elle connaît dans ses concerts est une pièce à conviction, un élément d’appréciation justifiée, qui indique qu’elle ne s’est pas trompée, en ayant les pieds bien posés dans la tradition, sa tradition musicale.

La détermination  de Pierrette à mettre en lumière sa carrière, fait d’elle, aujourd’hui, une icône de la musique gabonaise.

Au pays, Pierrette Ntsame fréquente plus les milieux où il est beaucoup question de la chose culturelle et de la tradition, une occasion pour elle de s’abreuver davantage pour la musique. Une liaison qu’on peut qualifier de consanguine, pour ne pas dire d’innée, puisque  toute petite elle a mis les pieds dans cet univers.  Elle  se frottera alors aux rudiments de ce rituel auprès de sa grand-mère, à Mbomo, son village où elle passera toute son enfance.

A six ans, Pierrette Ntsame suit sa grand-mère dans chaque soirée pour ne pas rester seule à la maison. Elle ne peut ainsi  qu’entrer aisément dans le monde de la danse traditionnelle en enfilant son tout premier raphia (bitouga en langue Fang).  Sa vie va prendre une autre tournure lorsque sa grand-mère s’oppose  à sa scolarisation, arguant qu’une femme « est faite pour les travaux champêtres et pour entretenir un foyer ». Malheureusement, en dépit de cette opposition, Pierrette prendra plus tard le chemin de   l’école.

Ainée d’une fratrie et motivée par sa maman, Pierrette devient au fil des temps, une battante, elle emprunte, malgré tout, le chemin de l’école primaire et secondaire. En 1997, elle perd son père mais ne baisse pas les bras. Elle poursuit ses études jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 2006 et s’inscrit au concours d’entrée à l’Ecole Normale des Instituteurs à Libreville.

 En 2007, elle  débute sa carrière d’Enseignante, huit ans plus tard, elle est reçue au concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure de Libreville où elle obtient son diplôme de Capacité d’Aptitude au Professorat de Collège (CAPC) en Sciences de la vie et de la terre(SVT). La musique ayant pris une ascendance dans ses priorités, Pierrette intègre quelques années plus tard le groupe « Mekome » dénommé « Mebamane » du professeur Ondo Alain.

Pierrette Ntsame en compagnie de quelques membres de son groupe musical fait la promotion de la culture gabonaise.

Pour ne pas oublier ses origines, elle crée avec ses frères et sœurs, le groupe de danse « Amazone Stars de Mbolenzok ». Très passionnée par la danse, elle décide d’intégrer le groupe de l’artiste international Prospère Zé.

Danseuse principale pendant plus d’une  douzaine d’années, Pierrette  décide de prendre son envol après quelques années passées auprès de cet artiste de renom. Ce qui l’emmène à créer son propre groupe dénommé « Akeng Mane », nom donné par l’artiste  Prosper Zé qui signifie « le sommet de l’Art ».

Sa détermination à mettre en lumière sa carrière, fait d’elle, aujourd’hui, une icône de la musique gabonaise qui vient de mettre son talent au service de son pays. Disons, un beau « masque » dans  la cour des grands.

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