Par Ablizangoh Wakatê/afriquematin.net
La question des élections présidentielles en Afrique et de la réaction de la communauté internationale face aux irrégularités électorales est complexe et souvent controversée. Voici une analyse détaillée des raisons pour lesquelles la communauté internationale peut sembler cautionner, ou du moins ne pas condamner fermement, certaines forfaitures électorales.
La communauté internationale, notamment les grandes puissances comme la France, les États-Unis, l’Union européenne, pour ne citer que celles-ci, privilégient souvent leurs intérêts économiques et sécuritaires plutôt que la démocratie dans l’espace francophone en Afrique. Elles favorisent également l’accès aux ressources naturelles, notamment le pétrole, le minerais, les terres rares peut inciter à soutenir des régimes autoritaires stables.
Les pays occidentaux préfèrent parfois un pouvoir en place, même contesté, à un vide politique ou à une guerre civile, comme le cas en Côte d’Ivoire de 2010 à 20 11 où la crise post-électorale a montré que l’intervention internationale a été tardive et ambiguë. En RDC, les élections controversées ont été « validées » en 2013 et en 2023 par peur d’un effondrement régional.
La France a longtemps soutenu des régimes autoritaires en Afrique francophone singulièrement au Gabon, au Togo, au Tchad, malgré les critiques sur les fraudes électorales en paroles, mais maintiennent des relations économiques et militaires. Au même titre que les États-Unis qui ont fermé les yeux sur des fraudes en Égypte, en Ouganda pour des raisons sécuritaires, jouant toutes à l’hypocrisie.
Quant à l’Union africaine (UA) et la Cédéao, elles condamnent parfois les coups d’État, mais rarement les fraudes électorales. Les cas du Cameroun et de la Guinée équatoriale sont visibles. Les sanctions occidentales, telles que le gel d’avoirs, les interdictions de visa sont souvent symboliques et ne touchent pas les cercles dirigeants.
Certains régimes organisent des élections « plausiblement démocratiques » avec des observateurs internationaux complaisants, donc, la communauté internationale peut alors « valider » des scrutins truqués pour éviter les crises et ces réactions dépendent des intérêts en jeu.
Si les fraudes électorales sont parfois dénoncées, elles sont aussi tolérées quand cela sert des alliances stratégiques. Les démocraties africaines peinent à s’imposer face à ce double standard, où la stabilité est souvent préférée à la légitimité démocratique.

