Par Léon SAKI – Afrique Matin.Net
Le Gouvernement ivoirien a adopté un programme Social (PSGouv) qui prévoit le recrutement exceptionnel d’enseignants. Au total 10.300 enseignants seront recrutés : 5.300 instituteurs adjoints, 3.000 professeurs de collège, 2.000 professeurs de lycée. Une belle initiative qui aurait pu apporter un soulagement au monde du chômage si et seulement si elle n’était pas liée à un quelconque dessein politique. Malheureusement les propos du député Kangbe Yayoro Charles Lopez tenus en début du mois de février porte atteinte à la crédibilité de ce recrutement. Pour ce porte-voix bien connu du RDR, les 10300 enseignants prévus par le gouvernement seront recrutés parmi les militants du RHDP. Même si sa voix n’est pas une voix officielle, elle a le mérite de n’avoir pas été rectifiée par le gouvernement et son parti. Ce qui laisse bien évidemment croire qu’elle provient des plus hautes instances de l’Etat. De cette façon, nous assistons à une grave violation de la loi du travail avec l’ingérence du politique: c’est la discrimination.
En matière de recrutement, quand on est amené à sélectionner certaines personnes plutôt que d’autres ; même si l’employeur est seul maitre à bord pour choisir ses futurs collaborateurs, ce choix devra être effectuer sur des critères professionnels en lien avec le poste à pourvoir.
La loi protège le candidat contre des critères de sélection qui seraient « discriminatoires » (liés au handicap, à l’âge, au sexe…), elle impose aussi certaines règles comme la gratuité pour postuler à une offre d’emploi, le respect du droit du travail et de la liberté publique.
L’objectif est de promouvoir l’égalité des chances entre les candidats et de focaliser les critères de sélection sur des aspects purement professionnels : compétences, expériences, diplômes, langues quand elles sont nécessaires, techniques, qualités comportementales requises dans le poste de travail. A plus d’une raison, cette déclaration du député Kangbe Yayoro Charles Lopez est donc inquiétante et devrait interpeller le gouvernement ou les personnes en charge de veiller sur les lois du travail.