Par Vouzo zaba, Afriquematin.net
En marge de la cérémonie de dédicace de l’ouvrage ‘’Sanagouya et processus électoral en Côte d’Ivoire : apports, leçons et médiations’’, Méité Méké, titulaire de la Chaire UNESCO pour la recherche de la paix et fondateur de l’ONG ‘’Sanagouya’’, terme malinké qui signifie littéralement cousinage à plaisanterie, retrace, au micro de la rédaction d’Afriquematin, la genèse de l’ouvrage et son apport à la consolidation de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire et partout ailleurs. Entretien.
En 2011, notre pays a traversé l’un des moments les plus difficiles de son histoire, moments qui ont terni l’image traditionnelle de paix de la Côte d’Ivoire. Et nous avons jugé bon, en temps qu’universitaires, de mener la réflexion sur des moyens de règlement des litiges et différents qui ont fragilisé la cohésion au sein de nos communautés. C’est ainsi que le Sanagouya, qui est l’un des canaux de préventions les plus efficaces de différents au sein de nos sociétés, a été choisie. L’appel à contribution a été lancé et nous avons recueillis plus d’une trentaine, ce qui est excessif pour un colloque. Celui-ci s’est tenu les 28 et 29 septembre 2015 ici à l’Ecole Normale Supérieure d’Abidjan. A la fin de ces travaux, il fallait bien produire des actes. De là, le présent livre dont la parution s’est faite à partir de 2015 et 2016. Aujourd’hui, à deux ans de l’élection présidentielle de 2020, nous avons trouvé le moment favorable pour la dédicace de l’œuvre de façon à informer la Nation Ivoirienne, la sous région de ce qu’il existe un moyen de prévention de conflits qui n’est pas nouveau, le Sanagouya, que les citoyens d’ici et d’ailleurs peuvent s’approprier pour que, ce que nous avons connu en Côte d’Ivoire ne se répète plus jamais dans l’histoire des hommes. Voila ce qui nous a motivés.
La Chaire UNESCO pour la culture de la paix a pour objectifs, entre autres, la promotion de la démocratie et des droits de l’homme. Et depuis quelques temps, la Chaire prône des valeurs endogènes comme le Sanagouya, qu’il faut de plus en plus développer de sorte que les populations soient imprégnées de la culture de la paix qui est un prélude au développement. Au niveau de la Chaire UNESCO, nous pensons promouvoir cet instrument au travers des cours que nous prodiguons, les différents séminaires qui vont suivre. Nous souhaitons que l’Afrique sache qu’au niveau de la Côte d’Ivoire, des choses ont été instituées. Nous avons tiré des leçons de la crise que nous avons vécues il y a quelques années. Les résultats du colloques, contenues dans l’ouvrage ‘’Sanagouya et processus électoral en Côte d’Ivoire : apports, leçons et médiations’’, sont de nature à être appropriés par tous. La guerre et la pauvreté ne sont pas des fatalités. Il faut user seulement des moyens appropriés pour construire la paix. Et le cousinage à plaisanterie et les alliances interethniques qui sont revalorisées au travers du Sanagouya, sont de ceux-ci.