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Culture / Musique: L’artiste Awa Kouman : « la RTI ne fait pas suffisamment la promotion de la musique tradi-moderne »

Par Jean Levry – Afriquematin.net

Ouattara Awa Kouman à l’état civil, Awa Kouman est une artiste accomplie. Jouant avec une certaine dextérité à la guitare, l’artiste qui fait du ‘’Palongo’’, musique d’inspiration traditionnelle venue de sa région natale du « Gontougo », demeure encore inconnue du grand public. Pourquoi ? Elle n’hésite pas à pointer un doigt accusateur sur la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI) qui selon elle ne ferait pas, selon elle, assez pour promouvoir les chanteurs tradi-modernes. Un coup de gueule qui ressort de l’entretien qu’elle a accordé à Afriquematin.net, lors d’une visite à notre rédaction le vendredi 16 juin 2018.

« Voyez vous-même ! Notre télévision (RTI2, ndlr) consacre des émissions à tous les genres musicaux ; Zouglou, couper-décaler, zouk, reggae etc mais rien pour la musique  tradi-moderne. Pourtant, toutes ces musiques trouvent leurs sources dans la musique traditionnelle », s’offusque-t-elle quand on lui demande quel regard elle jette sur la musique ivoirienne.

Toutefois, l’artiste Awa Kouman qui compte 7 albums à son actif, reconnait que ses devanciers tels que La Tigresse Sidonie, Sery Simplice, Amani Diory, Allah Thérèse et autres ont eu leur chance. Et qu’il est du devoir des médias nationaux de faire davantage la promotion des artistes traditionnels, surtout ceux qui montent en vue de mieux valoriser notre culture.

Evoquant sa carrière, Awa Kouman, depuis 2007, année de sortie de son premier album, peine encore à sortir de sa région natale où elle est une star confirmée. D’ailleurs, elle ne cache pas le fait que, faute de moyens, ses 4 premiers albums n’ont pendant longtemps pas été déclarés au bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida). Celle qui tutoie la guitare depuis 2008, fille d’un tambourinier Koulango, déclare qu’elle a été piquée par le virus de la musique depuis le sein de sa mère. Et depuis son enfance, Awa Kouman fait du ‘’Palongo’’, danse traditionnelle de réjouissance en pays Koulango, exécutée avec des tambours et des chants enrichis de proverbes. Dans ces chansons, l’artiste aborde divers thèmes de la vie. L’amour, la méchanceté, l’hypocrisie, la jalousie etc.

L’artiste Awa Kouman qui a décidé depuis un moment, de donner un coup d’accélérateur à sa carrière en s’ouvrant à l’international, après avoir été nominée lors d’une cérémonie de récompense des musiciens traditionnels au Benin, dépose ses valises dans la capitale économique Abidjan. Avec pour objectif faire véritablement la promotion de ses albums avec des spectacles, des concerts, des passages à la Télévision à travers ses clips-vidéos.

Une artiste au grand cœur

 « Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. Dans notre région, les parents avaient l’habitude de ne pas mettre les filles à l’école. Je ne veux pas que d’autres filles de ma région continuent de vivre ce triste sort », témoigne Awa Kouman pour lever un coin du voile sur les activités de son « ONG SOUKROUTCHRÊRE » qui signifie en langue Koulango « l’école est bonne, utile ».

Dans le cadre de cette organisation non gouvernementale, l’artiste dit avoir mené plusieurs activités dans la région du Gontougo en faveur de la scolarisation de la jeune. Ces actions se traduisent en des dons de kits scolaires dans les villages et les campements et des campagnes de sensibilisation afin d’inciter les parents à mettre leurs filles à l’école.

Présente actuellement à Abidjan pour la promotion de son dernier album, Awa Kouman donne un concert ce samedi 16 juin 2018 à Koumassi à partir de 10 heures au Collège « le Bon Samaritain » en vue de collecter des fonds pour l’opération de soutien aux enfants en détresse de l’hôpital de Bondoukou. Ce concert qui se tient à l’occasion de la commémoration de la journée internationale de l’enfant africain, sera parrainé par l’honorable Traoré Adjaratou, Députée de Kouamassi.

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