Site icon Afriquematin.net

Caravane de la Paix/Le Haut-Sassandra mobilisé pour la cohésion sociale

Par Franck Elisé Bouabré, correspondant Afriquematin.net

Le samedi 27 septembre 2025, la région du Haut-Sassandra a vibré au rythme d’une initiative majeure en faveur de la paix et de la cohésion sociale. Sous l’impulsion de la plateforme des pasteurs, en collaboration avec les guides religieux de la région, une « Caravane de la Paix » a sillonné plusieurs localités pour sensibiliser les populations à l’importance du vivre-ensemble dans un climat apaisé, particulièrement en cette période électorale sensible. L’étape finale, organisée à Daloa, a été marquée par des conférences, des échanges et des remises de distinctions.

Face aux tensions souvent exacerbées lors des élections, les leaders religieux ont rappelé l’urgence de préserver la paix. À travers des interventions marquantes, le révérend Ahimon Polycarpe et l’imam Abdallah Bamba ont délivré des messages forts, axés sur le respect mutuel, la tolérance et l’action collective pour consolider le tissu social.

L’imam Abdallah Bamba a mis en garde contre les conflits, qualifiés de « créatures démoniaques », destructeurs des acquis de la nation. Il a insisté sur la responsabilité de chacun à protéger la paix en évitant tout acte ou discours de division. De son côté, le révérend Ahimon Polycarpe a souligné la nécessité de garder un cœur pur, s’appuyant sur la parole biblique de Proverbes 4:23 : « Garde ton cœur plus que tout, car c’est de lui que viennent les sources de la vie.»

Au cours de la cérémonie, la plateforme des pasteurs du Haut-Sassandra, dirigée par l’apôtre Dely Pacôme, a distingué plusieurs personnalités engagées dans la promotion de la paix. La remise de certificats visait à encourager ces acteurs et à inciter d’autres à s’engager pour la cohésion sociale.

En tant que garants moraux et spirituels, les guides religieux ont également élaboré une charte de conduite destinée à encadrer les comportements avant, pendant et après les élections. Parmi les principes énoncés figurent, le respect des lois et des lieux de culte, le recours au dialogue comme moyen privilégié de résolution des différends, l’interdiction faite aux guides religieux de relayer des messages politiques ou de participer à des meetings et la promotion d’un langage d’amour, de tolérance et de vérité.

Cette charte, remise aux autorités administratives, constitue une boussole pour garantir un climat apaisé et prévenir les tensions. En complément, des recommandations ont été adressées aux acteurs clés, particulièrement aux autorités administratives, tout en  multipliant les campagnes de sensibilisation à la paix. Aux forces de l’ordre, c’est  d’assurer un climat sécuritaire et impartial. Quant aux  chefs traditionnels, ils sont tenus de rester neutres et traiter les candidats de façon équitable et aux  médias, d’offrir une couverture responsable et équilibrée. Enfin, aux  citoyens, il leur est demandé de  préserver les acquis de la nation et adopter un comportement exemplaire.

Les échanges ont mis en avant le rôle central de la foi dans la consolidation de la paix. Pour l’imam Abdallah Bamba, « la prière sans action est vaine », appelant les croyants à incarner au quotidien les valeurs de tolérance, de pardon et de respect. Le révérend Ahimon Polycarpe a, quant à lui, insisté : « Dieu a planté un décor parfait ; c’est à nous de l’entretenir et non de le détruire. »

La caravane de la paix, qui a parcouru la région pendant plusieurs mois, a tenu toutes ses promesses. En mobilisant leaders religieux, autorités locales, jeunes et société civile, elle a suscité une dynamique d’unité et d’engagement collectif. L’apôtre Dely Pacôme, initiateur du projet, a exprimé sa satisfaction quant à l’adhésion massive des populations, tout en rappelant que la paix doit être entretenue chaque jour.

Cette initiative illustre ce que la collaboration entre acteurs religieux, politiques et sociaux peut réaliser. Elle prouve que la paix et la cohésion sociale, loin d’être de simples idéaux, reposent sur des efforts constants, des actes responsables et une foi profonde en l’humanité.

À l’approche des échéances électorales, la Caravane de la Paix rappelle que la paix est un bien précieux, fragile, mais indispensable à la survie et à l’épanouissement de la nation.

Quitter la version mobile