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Blaise Lasm (JFPI): «votre plus grand rêve est de voir la Côte d’Ivoire libérée des incompétents qui la dirige».

Par OBIANG N – Afrique Matin.Net 

« VOTRE PLUS GRAND RÊVE EST DE VOIR LA COTE D’IVOIRE LIBÉRÉE DES INCOMPÉTENTS QUI LA DIRIGE »

« Je salue ce soir au nom de Dahi Nestor, Chef de la Jfpi et parrain de ce parlement, la présence remarquable des femmes et des doyens. Je n’ai pas besoin de vous parler pour savoir que votre plus grand rêve est de voir la Côte d’ Ivoire libérer des incompétents qui la dirige en ce moment. Vous n’arrivez plus à manger à votre faim. Vous n’arrivez plus à scolariser vos enfants, vous n’arrivez plus à vous soigner et la cherté de la vie vous met dans une précarité qu’on ne peut décrire. J’ai parcouru le quartier dont l’accès est difficile et je suis frappé par la grande pauvreté qui règne ici. Je lis dans vos yeux l’angoisse et le désespoir. Et vos cris étouffés par la peur des Frci parviennent à Mon cœur qui pleure avec vous ».

C’est par ce lyrisme élégiaque qui met en exergue les réalités attristantes des populations du quartier Jean Folie de Port-Bouët que le jeune leader de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien (FPI) a débuté son discours au parlement Dahi Nestor, le dimanche 17 mars 2019.  Parti pour épauler sa camarade de lutte, Esther Fleur Ake M’bo, oratrice principale du jour, Blaise Lasm n’a pas manqué de rappeler le quotidien alarmant des Ivoiriens lié, selon lui, à une mauvaise gouvernance du régime en place.

« ILS DISENT QU’ILS LUTTENT CONTRE LA PAUVRETÉ MAIS NOUS AVONS COMPRIS QU’ILS LUTTENT CONTRE LES PAUVRES »

« Votre situation est catastrophique. Quand nous parlons, les gens disent que nous parlons trop haut et trop fort alors qu’en fait nous pleurons la Côte d’Ivoire qui est malade. Oui, chers parents la Côte d’Ivoire souffre parce qu’à sa tête sévit des gens qui pensent qu’elle est leur propriété privée. Ils usent et abusent des richesses que nous ne leur avons jamais confiées et ils nous méprisent parce que nous sommes pauvres. Ils disent qu’ils luttent contre la pauvreté mais nous avons compris qu’ils luttent contre les pauvres qu’ils tiennent confinés loin de leur regard. Pour la première fois nous avons vu des ivoiriens dormir au cimetière. Pour la première fois nous avons vu une ivoirienne s’immoler devant la Présidence », a-t-il regretté.

Tirant alors la sonnette d’alarme, le jeune leader a invité son auditoire à une prise incessante de ses responsabilités car  « L’heure est grave ». Si grave qu’il faille pour eux se mettre en ordre de bataille pour « congédier les farfelus qui au lieu de se préoccuper des conditions de vie des ivoiriens préfèrent sécuriser un fauteuil en méprisant le véritable détenteur du fauteuil qui est le Peuple ».

« LA REPRISE DU POUVOIR PAR GBAGBO EST ECRIT DANS UN LIVRE QUI LEUR EST INACCESSIBLE. GBAGBO REVIENDRA AU POUVOIR ET C’EST CERTAIN »

Pour Blaise Lasm, avec l’acquittement de Laurent Gbagbo, le FPI est à présent à la phase finale de la reconquête du pouvoir d’où les grandes inquiétudes du régime d’Abidjan qui redoute son retour aux affaires. Il en donne ici les raisons : « Le problème du Rhdp est qu’ils sont allés tellement loin dans la bêtise qu’ils ont peur qu’on se venge d’eux et pour ça, il leur devient impérieux de conserver vaille que vaille le pouvoir ».

Pas question de s’inquiéter, dira l’orateur, qui estime que la seule vengeance qui mérite d’être menée reste « la vengeance contre la pauvreté dans laquelle ils ont plongé le pays».

« Dites-leur aussi qu’ils ne pourront empêcher le cours de l’histoire. Et que la reprise du pouvoir par Gbagbo est écrit dans un livre qui leur est inaccessible. Gbagbo reviendra au pouvoir et c’est certain », affirmera-t-il avec assurance, tout en indiquant que cela ne sera possible que par des élections crédibles. Raison pour laquelle, il exhorte les militants à se mettre en rang de bataille pour imposer au gouvernement, par tous les moyens, la clarification du jeu électoral qui passe par une réforme de la CEI.

« LA VIOLENCE EST PLUS PRISEE QUE LA DOUCEUR ET LE DIALOGUE »

Sur le sujet de la plateforme initiée par Bédié, il a émis des réserves quant aux déclarations faisant état de l’accord de Laurent Gbagbo. Cependant, le jeune leader estime que pour des questions d’ordre national et des sujets portant sur la transparence électorale, son parti n’a pas d’autre choix que de se joindre à toutes les forces vives qui s’en mêlent. Blaise Lasm a terminé son intervention sur le problème Affi N’guessan.

«Concernant Affi N’guessan, il était de gauche mais vous constatez avec moi qu’il va vers la droite donc il est au centre pour le moment. Ce qui veut dire qu’il n’est pas de gauche donc pas concerné par le rassemblement recommandé par le Président», a-t-il fait remarquer avant de quitter le pupitre des interventions, laissant la place à l’oratrice du jour.

Esther Fleur Ake M’bo a épilogué sur l’actualité nationale liée à la grève des enseignants. Après une analyse comparative menée de façon dialectique sur les revendications militaires et celles des enseignants, elle conclut que la violence est plus prisée que la douceur et le dialogue, chez les tenants du pouvoir. Certaine donc que le gouvernement ne répondra pas favorablement à leurs revendications, Esther Fleur Ake M’bo a exhorté les enseignants à reprendre le chemin des classes pour sauver l’école ivoirienne.

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