Par Fatime Souamée-Afriquematin.net
Conformément à sa mission de conseil, de consultation, d’évaluation et de proposition en matière de promotion, de protection et de défense des droits de l’homme, le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), est en mission dans 32 localités de la Côte d’Ivoire.
Comprendre les causes des conflits inter-communautaires déjà éclatés, déceler celles latentes, et permettre aux populations de proposer des solutions pour une paix durable entre communautés, est l’objectif que s’est assigné le CNDH. Le thème général de cette caravane de sensibilisation est : « Consultation nationale sur les conflits inter-communautaires et la sensibilisation au respect des droits de l’homme ».
A cet effet, une délégation composée de maître Oyourou Didier, conseiller au CNDH, et de M. Gougoua Donatien, directeur exécutif de l’ONG « Play-doo », étaient dans le département de Béoumi, les 15, 16, et 17 juillet 2019. Elle a échangé avec toutes les couches sociales de la population sur la crise survenue récemment à Béoumi. Ainsi que les différentes crises qui minent la localité et qui sont susceptibles de mettre en mal la cohésion sociale. Il est ressorti de ces échanges, que la crise qui a fait plusieurs morts dans cette localité du pays, est partie d’une rumeur qui a été l’élément déclencheur d’un climat de méfiance et de haine qui existait déjà. Climat de méfiance occasionné par les cadres et les hommes politiques à en croire les populations que nous nommons par des initiales « Avant nous vivions en parfaite symbiose, mais depuis la guéguerre entre les partis politiques, les populations sont divisées, chaque clan est à la solde de son leader. La haine, la jalousie et la division se sont enracinées dans le quotidien des populations », nous relate KB, commerçant à Béoumi.
Quant à AB, cadre de la localité, il nous fait savoir que le jeune en question n’est pas décédé. Il est là et se porte mieux. « Suite à la bagarre, le jeune Baoulé a été blessé à la tête mais n’est pas mort. Il est là et il va mieux. La rumeur a fait croire qu’il est mort et le chao s’est abattu sur nous », regrette-t-il. Ce que la gendarmerie va confirmer lors de notre enquête. Il est bon de retenir qu’aussi bien la communauté Baoulé que celle des Malinqué, a dénoncé la manipulation des jeunes par les politiques. « Cette brave population dans son ensemble aspire à aller à la paix », affirme un autre cadre de la région. Le chef canton, les imans les responsables du collectif des pasteurs, les jeunes les femmes, tous ont demandé l’implication véritable du Conseil National des Droits de l’Homme pour un retour définitif à la paix dans la cité « kôdai ».
C’est pourquoi, plusieurs recommandations ont été faites. Il s’agit entre autres, la sensibilisation des jeunes au civisme et au respect des valeurs humaines, sanctionner désormais les politiques qui incitent à la haine, régler les conflits fonciers à temps, libérer les prisonniers de toutes tendances confondues de la crise récente, réparer les dégâts et soigner les victimes des différentes crises, réglementer le secteur des motos taxi, etc. Lors des échanges, il a été également question des conflits fonciers, de conflit éleveurs agriculteurs. Les conflits liés à la pêche demeurent une véritable préoccupation pour les populations.
La délégation du Conseil National des Droits de l’Homme a écouté religieusement les déférentes populations et à promis transmettre les doléances. La cérémonie a pris fin par une sensibilisation sur la mission du CNDH, et la généralité sur les droits de l’homme.