Par Yann Dominique N’guessan/afriquematin.net
« La tradition ne tombe pas du ciel, c‘est le vécu acté qui produit des valeurs de culture-qui doivent être gérées, – par des structures, par des personnes qui ont en charge la mission de gouverner, la mission de concevoir et d’orienter. Un peuple dont les structures ne fonctionnent pas ne peut pas vivre sa culture », disait un sachant. Cette préoccupation a amené les membres de la mutuelle pour le développement d’Ayamé (MUDA) a organisé une conférence publique le samedi 26 février dernier pour partager cette connaissance.
« La chefferie d’Ayamé, structure, organisation et fonctionnement », tel est le thème développé par le professeur Grégoire Kadja Brou à l’occasion de cette rencontre qui a eu pour cadre la cour de l’Hôtel de ville de ladite commune. « Parce que nous vivons dans un monde qui évolue et donc, la tradition tant à disparaitre, la modernité et le modernisme prennent le pas sur la tradition », note le conférencier.
De son analyse aussi simple, il ressort que cette fête est organisée pour mettre en valeur les segments de la tradition. Le conférencier a constaté que dans la zone du Canton Djandji, notamment Ayamé, les aspects de la tradition tendent à disparaitre, « c’est pour cela que nous organisons ce projet appelé « immersion dans la tradition ».
Faisant la lumière sur le concept, «la tradition est l’ensemble des valeurs de culture et de civilisation, ce sont nos légendes, nos us et coutumes, nos croyances qui nous ont été transmis dans la chaine des générations sur un long terme dans le temps », soutient le professeur Grégoire Kadja Brou, en présence du Sous-préfet de la localité Sylvie N’Dri et de la notabilité conduite par le chef de canton Affou Koimé II.
Il note par ailleurs que la tradition – doit être transmise et elle ne doit pas être perçue comme quelque chose de sclérosée. « Transmettre la tradition, comporte aussi l’exigence de l’enrichir, elle doit être considéré comme un morceau du passé ».
Dans ce monde où tout bouge, où tout s’accélère, des contraintes nouvelles s’imposent aux générations. « Nous avons des contraintes nouvelles, nos us et coutumes, quelque fois ne cadrent plus avec les réalités contingentes nos us et coutumes ont besoin de toilettage pour cadrer avec la modernité. Il y a de nombreux aspects de la tradition qui appellent des innovations, qui appellent des reformes hardies, courageuses, innovatrices et innovantes », instruit le conférencier en guise de conclusion.
Pour la présidente de la Mutuelle Dr Prudence Brou, cette cérémonie revêt un caractère spécial, « parce que la modernité et le modernisme prennent le pas sur la culture. En organisant une telle cérémonie, nous avons décidé de mettre en valeur les prérogatives et les attributs de notre chef du village – qui est aussi le chef du canton Djandji, Nanan Affou Koimé II que la population n’arrive pas à identifier », précise-t-elle.
Témoin de cette première édition, son excellence Louis-Blaise Aka-Brou s’est dit satisfait, « il s’agit d’inviter les jeunes, les hommes et les femmes Agni à s’imprégner de leur culture de connaitre leur tradition, leurs us et coutumes ». Faut-il rappeler que la danse Ampadou d’Ayamé a apporté sa touche avec des prestations soutenues.