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Aboisso/Pourquoi ne pas regarder dans la même direction pour le développement ?

Une contribution de Kadjo Ouamien*

Aboisso est à la peine avec ses routes. La voirie n’est pas un exemple, les populations en souffrent. Pourtant, la grande Région du Sud-Comoé regorge de cadres, qui peuvent booster ce dossier. Hélas, certains ont décidé de ramer à contre-courant du développement, pour leurs intérêts personnels.

Aboisso, chef-lieu de la Région du Sud-Comoé, a mal à son développement. Cette ville arrosée par la Bia n’a pas fière allure, depuis quelques années. En cause son réseau routier local. En terme de voirie, la commune d’Aboisso n’est pas un modèle. Comparé à une ville comme Divo, chef-lieu de la Région du Lôh-Djiboua. Et pourtant, ce ne sont pas les cadres compétents, susceptibles de booster ce dossier, qui manquent. Hélas, faute de cohésion, pour des intérêts personnels inappropriés de certains cadres de la Région, Aboisso souffre de ses routes impraticables, malgré les promesses fermes de développement formulées par le Gouvernement ivoirien.

Lors de sa dernière session, le Conseil municipal d’Aboisso a mandaté le Maire N’gouan Jérémie, à l’effet de renouer le contact avec les autorités compétentes, en vue d’obtenir le bitumage promis à la commune. Les populations placent un grand espoir dans cette mission salutaire pour tous, sans distinction de coloration politique. Qui à Aboisso ne voudrait pas voir les rues en bon état, avec possibilité d’aller et venir tranquillement et sans obstacle, d’un quartier à un autre ?

Remettre le bitume à neuf

Qu’on soit de TP, Rive gauche, Sokoura, du Commerce et j’en passe, tout le monde veut et appelle à des rues praticables. Les prières des uns et des autres ayant porté, il nous revient que les choses semblent bouger du côté du dossier du bitumage d’Aboisso, sur la table de l’Exécutif ivoirien. Du côté du Plateau, centre de décision politique de la Côte d’Ivoire, on parle de plus en plus du goudron à remettre à neuf à Aboisso.

C’est dans cet élan d’espoir qu’on apprend également qu’il y a eu le lancement du projet et programme d’entretien routier de la région du Sud-Comoé, récemment à la salle des Fêtes sous la présidence du président Aka Aouèlè. Nous saluons tous cette initiative, qui nous semble très louable. Mais la question que le citoyen lambda peut se poser « pourquoi a-t-on attendu aussi longtemps et à quelques jours des élections que ce genre de projet est lancé par le président du conseil régional ? Quel fondement et quel sens donner à une action de ce genre, si elle venait effectivement à prendre forme ? » Autant d’interrogations.

Pour tenter de répondre à ces préoccupations, il faudrait remonter à 2021, précisément au 21 octobre de cette année, qui a vu la cérémonie d’inauguration du CHR d’Aboisso. Un fait aura marqué les esprits ce jour-là.

En effet, lors de la cérémonie d’inauguration du nouveau CHR d’Aboisso, le Maire N’gouan Jérémie a fait deux doléances au Premier Ministre, Patrick Achi, présent sur les lieux. Il s’agit du bitumage des voies de la commune d’Aboisso promis par l’Etat depuis 2019 et du prolongement de l’autoroute jusqu’à Adaou, pour limiter le nombre de décès dans la descente d’Assouba. Les chiffres sont de 105 morts en cinq (5) ans, soit un ratio de vingt et un (21) morts par an. En tant que premier magistrat de la commune d’Aboisso, le Maire N’gouan Jérémie est dans ses droits, quand il fait ces requêtes de développement au Chef du Gouvernement de Côte d’Ivoire.

Une sortie de désunion des fils

Pourtant, ce rappel dont l’exécution va profiter aux populations d’Aboisso n’a pas été du goût de tous, où des piques ont été lancés par l’un des grands cadres à l’endroit du premier magistrat de commune N’gouan Jérémie qui disait et je cite : « j’appuie les doléances faites par le Maire N’gouan Jérémie », a-t-il laissé entendre, et « qu’il n’était pas nécessaire de les (les doléances) indiquer ici », parce que « toutes ces doléances sont contenues dans le livre blanc », écrit depuis 2016.

En quoi est-ce rappeler des doléances qui figurent dans un livre blanc écrit cinq (5) ans plus tôt est un péché, voire un crime ? En taclant de façon appuyée et publiquement le maire N’gouan Jérémie, ce cadre, à coup sûr, a éloigné d’Aboisso les bulldozers et autres rouleaux compresseurs qui devaient servir à la réhabilitation et au prolongement de sa voirie.

Le Gouvernement ivoirien a certainement vu en cette sortie, qui consacre la désunion des fils d’Aboisso sur le développement de leur cité, une aubaine pour reporter ces projets d’importance capitale à une date ultérieure.

Tout cela, au grand dam des populations d’Aboisso qui se disent oubliées, au vu de l’allure de certaines villes de Côte d’Ivoire à l’heure actuelle. A Divo, le président du Conseil régional, le ministre Amédé Kouakou s’est appuyé sur sa proximité pour abattre un boulot d’Hercules, en termes de voirie. Ce n’est pas erroné de dire que toute la commune de Divo est bitumée. Mieux, des villes environnantes comme Guitry, distante de près de 40 km, ont été reliées au chef-lieu de région par le bitume. Quel visage aurait eu Divo, si le ministre Amédé Kouakou avait laissé entendre que le bitumage de la ville n’était pas opportun et pouvait encore attendre ?

Un recadrage qui n’avait pas de sens

 Les livres blancs qui sont restés lettres mortes sont légion. C’est donc en connaissance de cause que le président Aka Aouèlè a formulé deux doléances au Premier Ministre Patrick Achi, ce 21 octobre 2021. A savoir la construction d’une Préfecture digne d’Aboisso et l’érection des sous-préfectures d’Ayamé et Maféré en département.

Deux doléances qui figurent dans ce livre blanc de 2016, dont le rappel démontre très bien que le recadrage opposé au Maire N’gouan Jérémie n’avait pas de sens. Surtout que les propos du premier magistrat de la commune d’Aboisso étaient destinés au Premier Ministre ivoirien.

Lors de cette cérémonie de  lancement des travaux le vendredi 07 juillet, à la salle des Fêtes de la Mairie d’Aboisso, sous la haute autorité  du Préfet de région, préfet du département d’Aboisso, Légré Koukougnon, et du représentant du ministère de l’Equipement et de l’Entretien Routier,  Yao N’dri, en présence des forces vives  politiques, administratives, coutumières et religieuses de la région, le maire a salué l’organisation de cette cérémonie qui présentait un caractère particulier « à mes yeux, et singulièrement aux yeux des populations d’Aboisso parce qu’elle est relative au lancement du Programme d’Entretien Routier 2023-2025 dans la Région du Sud-Comoé.

C’est donc l’occasion de prononcer des remerciements à l’endroit du Président de la République Monsieur Alassane Ouattara, grâce à qui, ce projet voit enfin le jour.

Je voudrais associer à ces remerciements tous les cadres, tous les fils et filles du Sanwi qui, d’une façon ou d’une autre, ont œuvré dans le secret pour qu’enfin, nous assistons aujourd’hui à la cérémonie de lancement dudit programme dans notre Région.

Au demeurant, en ma qualité de Maire et digne fils du Sanwi, je ne peux que me réjouir une fois de plus d’une telle initiative. C’est pourquoi, je voudrais inviter tout le peuple du Sanwi à prier afin qu’après le lancement, les travaux progressent et connaissent un aboutissement heureux, pour le bonheur de nos populations qui sont issues d’obédiences diverses, mais unies pour le développement d’Aboisso », a-t-il cité.

C’est l’occasion pour moi, voire pour bon nombre de fils de la capitale du Sud-Comoé de rappeler l’importance du développement, de regarder ensemble dans la direction de l’émergence, qui n’a pas de coloration politique.  Ne dit-on pas que « la route précède le développement », c’est une lapalissade et tous les fils de la Région, chacun à son niveau, doit faire ce qu’il peut, pour redynamiser l’essor de la cité et ce serait la victoire de tous, qui verrait ainsi le bien-être des populations d’Aboisso consolidé.

*Fils de la Région

N/B: Les titre et les intertitres sont de la rédaction

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