Par Kadjo Ouamien*
Le marketing politique est aujourd’hui indispensable à la réussite électorale, laquelle nécessite un savoir-faire aussi précis que minutieuse des tendances et de son électorat ciblé. Dans le Sud-Comoé, le Rhdp veut créer la chienlit, voire un désordre incalculable qui serait difficilement contenu. Voici le constat très édifiant d’un fils de la région qui interpelle la classe politique ivoirienne.
Pour des élections justes, honnêtes, transparentes et crédibles, il faut que l’arbitre électoral ne porte pas le maillot d’un des camps en compétition. Or, il est notoirement connu que, le président de la CEI locale, Animan Paul est le directeur de cabinet de Monsieur Aka Aouèlè, candidat déclaré du Rhdp aux régionales du 02 septembre 2023. La présence du Sieur Animan Paul menace la sincérité du vote non seulement pour les élections régionales et municipales.
La fonction de président de la CEI locale d’Aboisso – est à dénoncer vigoureusement parce qu’il ne peut vraisemblablement être juge et partie. Sa fonction de directeur de cabinet d’un des candidats en lice est incompatible en principe avec la présidence de la CEI locale. Cette posture hybride est un danger pour la démocratie et pour la paix dans la localité d’Aboisso à l’issue des différents scrutins à venir. Monsieur Animan Paul portera l’entière responsabilité de tout débordement éventuel à l’issue du scrutin au soir du 02 septembre 2023.
Monsieur Animan Paul se trouve dans une situation de grande dépendance morale et administrative à l’égard de son employeur Aka Aouèlè – à qui il doit toute sa carrière. Monsieur Animan Paul pourra-t-il rendre une décision juste alors qu’il a un intérêt à la décision rendue ?
La réponse à cette question est bien évidemment non, vu que par sa double casquette de directeur de cabinet de monsieur Aka Aouèlè candidat, et de président de la CEI locale d’Aboisso il est placé dans une situation de prise illégale d’intérêts dans la mesure où, en tant que chargé d’une mission de service public qui est de veiller à la bonne tenue des élections à Aboisso, il a un intérêt quelconque à ces élections par le seul fait que son patron et supérieur hiérarchique est candidat à l’une de ces élections et soutient des candidats à ces élections.
Une suspicion plus que légitime plane donc sur monsieur Animan Paul et, les populations ont du mal à comprendre pourquoi la CEI centrale a permis une telle situation qui jette le discrédit sur elle et est susceptible de fausser la sincérité du vote. A priori, monsieur Animan Paul ne peut être considéré stricto sensu comme neutre et impartial.
Sa casquette de membre du cabinet de monsieur Aka Aouèlè peut laisser supposer qu’il pourrait manquer d’objectivité. Et, c’est légitime de le croire, et l’on se souvient qu’aux législatives, en 2021, sous le regard témoin de monsieur Animan Paul, des manœuvres dolosives ont pesé sur la sincérité du scrutin. Ce que nous offre monsieur Animan Paul, c’est un arbitre qui arbitre un match dans lequel il est supporteur d’une des équipes en compétition. Il ne pourra alors que siffler à l’avantage de l’équipe pour laquelle son cœur bat et pour laquelle il joue en réalité sur le terrain en tant que douzième homme.
Pour éviter donc de biseauter le scrutin et que des situations déplorables n’en découlent, il devrait avoir le courage de démissionner. Un président d’une CEI, tout comme un arbitre sportif, doit être au-dessus de tout soupçon. Donc, danger à l’horizon, d’où des cas de troubles à éviter.
*Professeur d’Histoire Géographie, Fils de la région
N.B : Le chapeau est de la Rédaction