Par Michel Mangou-Afrique Matin.Net
Face à la problématique de la disparition de son patrimoine forestier, l’Etat de Côte d’Ivoire s’est engagé auprès de l’Union Européenne, à travers un accord cadre, qui inclut progressivement le marché domestique dans les exigences des négociations afin que celui-ci s’exerce aussi de manière légale pour le bien-être de la forêt ivoirienne.
Cette initiative ne pouvant atteindre son objectif sans l’implication et le renforcement des capacités de toutes les parties prenantes et des opérateurs du marché domestique, le Syndicat des Producteurs Industriels du Bois (SPIB), ont organisé un atelier dit de lancement du projet FAO PO 344351, le mercredi 26 août 2020 à Abidjan.
Placé sous l’égide de la FAO, représentée par David Solano, et présidé par le Ministère des Eaux et Forêts, représenté par le colonel major Mé Kouamé Martial, directeur de Cabinet adjoint de ce ministère, l’atelier qui a enregistré la présence de nombreux opérateurs forestiers et industriels du bois, avait pour thème «Appui à la formalisation et à la structuration des Associations professionnelles (AP) du marché domestique du bois au-dessus du 8ème parallèle, en vue de leur réseautage et de leur mise en relation avec les industriels du bois pour leur approvisionnement en bois d’origine légale ».
Financé à plus de 48 millions de francs CFA, par le programme FAO-UE FLEGT, pour une durée de 12 mois, ce projet issu du Processus d’accord de partenariat volontaire (APV) du plan d’action “Forest Law Enforcement Gouvernance and Trade” (FLEGT), a pour objectif de contribuer à la structuration et à la formalisation du marché domestique du bois en Côte d’Ivoire.
Selon le coordinateur du projet, Boubacar Ben Salah, président du SPIB, l’État de Côte d’Ivoire a interdit depuis longtemps, l’exploitation forestière au-dessus du 8ème parallèle, dans l’optique de la préservation à long terme de l’écosystème forestier fragile de la zone Nord du pays. Et pourtant, dira le colonel major Mé Kouamé Martial, « le gouvernement n’a pas mis en place de réelles mesures d’accompagnement à même de faciliter l’approvisionnement en produits ligneux des populations qui y résident ». Cette initiative de du SPIB est donc salutaire parce qu’elle permettra, selon lui, d’organiser au mieux le marché domestique du bois.
La Côte d’Ivoire, pays forestier avec plus de 16 millions d’hectares en 1900, est passée à moins de 3 millions d’hectares en 2005, selon la FAO, d’où l’urgence de ce projet.