Par Iris Fabiola Yaëlle/afriquematin.ne avec UPL-CI
Au terme de la célébration de la journée internationale de la Femme qui a eu lieu officiellement le dimanche 08 mars dernier à Anyama, en présence de la première Dame Dominique Ouattara et de la présidente de l’Ong Servir Mme Henriette Konan Bédié, Bakayoko Ly Ramatta fait le bilan
Mme la ministre, la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres pays du monde a célébré la 29ème édition de la Journée internationale de la femme le dimanche 08 mars 2020. Vingt (29) ans après, quel bilan faites-vous ?
Chaque année, les pays du monde entier célèbrent la Journée internationale de la Femme. L’objectif est de faire le point sur les avancées en matière de promotion des droits de la Femme sur le plan politique, économique et social. Après constat, il me semble que la femme n’a pas encore toute la place qui lui revient dans la société.
En ce qui concerne la Côte d’Ivoire par exemple, au plan législatif et des actions, nous pouvons dire qu’il y a des avancées. Au niveau législatif, il y a beaucoup de textes. Notamment, la participation politique de la femme, la protection des femmes contre les violences basées sur le genre, la parité dans les administrations publiques en faveur de la femme. Sans oublier que le président de la république fait de la promotion des droits de la femme sa priorité.
Pour tout dire, les préoccupations de la femme sont prises en compte dans la Constitution ivoirienne. A preuve, l’on a la loi du 14 octobre 2019, promulguée par le président de la république qui institue 30% de femmes candidates sur les listes des différents scrutins. Notamment aux élections locales, régionales et sénatoriales. Ce qui est intéressant, c’est que c’est une obligation et cela sera pris en compte dans le code électoral. C’est vraiment une grande avancée. Il y a également la loi sur la filiation, la succession, le mariage, la gestion conjointe du ménage par le couple.
Sur le plan économique, s’agissant de l’autonomisation de la femme, la Première Dame, Dominique Ouattara a mis à la disposition des femmes, un capital de plus de 12 milliards de FCFA qui permet à plus de 200 000 femmes de sortir de la précarité et d’avoir des activités génératrices de revenus. A côté de cela, il y a également le fonds d’entreprenariat féminin logé au ministère des PME qui permet de faire des femmes de véritables entrepreneurs. De même, le Fonds Femmes d’un montant de 500 millions de FCFA disponible au secrétariat d’Etat du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, vient en complément aux autres fonds pour aider les femmes.
Nous avons également l’Association villageoise d’épargne et de crédit. C’est donc une prise en charge sociale de la femme. Parlant de la protection, Il y a beaucoup d’acquis à ce niveau. Nous avons 62 plateformes pour lutter et prévenir contre les violences basées sur le genre.
Le thème retenu cette année est «la promotion de la femme, un atout pour une paix durable en Côte d’Ivoire », comment justifiez- vous ce choix?
Ce thème a été choisi à cause des élections à venir. Le président de la république, sous sa gouvernance, la Côte d’Ivoire est en paix. Ce qui lui a permis d’avoir des acquis au niveau économique, social, politique et diplomatique. Mais, il faut consolider cette paix afin de voir les Ivoiriens allés à des élections apaisées. La femme est là pour apaiser ; mais pour qu’elle puisse contribuer efficacement, il faut qu’elle-même soit en paix. La femme est un atout incontournable. Il faut qu’elle puisse s’exprimer librement et se prendre en charge. Si la femme a la place qui lui est due dans la famille, il y aura moins d’enfants dans la rue, moins d’enfants dans la drogue. Je dis toujours que la famille est le levier de l’éducation. Voyez-vous, quand vous avez trop d’enfants dans la rue, vous n’avez pas la paix dans votre pays.
Grace au programme « ONU Femmes Paix et Sécurité», la Côte d’Ivoire enregistre de plus en plus de femmes dans la Police et dans la Gendarmerie. C’est aussi une grande avancée. Nous pensons que la femme doit avoir ses droits pour contribuer à la paix.
Quelles ont été les innovations apportées cette année à cette célébration?
Le thème de l’an dernier a été « Le numérique, une solution pour l’autonomisation de la femme ». Cette année, -, nous avons eu de grandes figures, notamment des femmes leaders qui ont contribué à la paix, un village où chacune est venue présenter son savoir-faire, d’où cet thème évocateur «la promotion de la femme, un atout pour une paix durable en Côte d’Ivoire » qui a été choisi comme thème cette année.
Madame la Ministre, l’on a observé cette année une présence massive et remarquée des hommes aux côtés des épouses à cette cérémonie d’hommage aux femmes. Comment expliquez-vous cela?
Cette grande mobilisation que vous avez vécue a été du fait que le chef de l’Etat lui-même s’’est impliqué, alors comprenez aisément que c’est normal que les hommes suivent également. Le président s’est engagé contre les violences faites aux femmes, contre les mariages forcés etc. Et, il a dit qu’il croit beaucoup au rôle de la femme dans la promotion de la paix en Côte d’Ivoire.
C’est pourquoi en plus des femmes, toute la population ivoirienne s’est mobilisée pour donner un succès éclatant à cette célébration qui a débuté le samedi 7 mars à Anyama sous l’égide de la Première Dame Madame Dominique Ouattara qui est notre marraine naturelle. Je saisie cette occasion pour lui exprimer notre gratitude et lui rendre un vibrant hommage.