11 Avril 2011 – 11 Avril 2019, il y a déjà 8 (huit) ans ! triste anniversaire que celui-ci ! Le 11 Avril 2011, ce lundi noir qui reste une tache indélébile dans l’histoire de notre pays, la Côte d’Ivoire, doit sonner le glas des crises à répétition qui ont rythmé la vie des populations Ivoiriennes depuis les années 90.
En ce jour de commémoration douloureuse, je voudrais avoir une pensée pieuse pour tous ceux qui ont perdu la vie pendant la crise post-électorale et assurer leurs familles respectives de ma fraternelle compassion.
Je voudrais surtout, rendre toute la gloire au Seigneur, Dieu tout Puissant à qui il a plu de préserver ma vie ainsi que celle de tous ceux qui se trouvaient à la Résidence du Président de la République avec le Président Laurent GBAGBO. Ce jour-là, la Côte d’Ivoire a sombré dans l’horreur ; pendant toute la nuit du 10 au 11 Avril, des milliers de tonnes de bombes ont été larguées par les hélicoptères français et onusiens sur le bâtiment qui nous abritait. Toute cette nuit-là, nous avons prié, nous avons crié à l’Eternel, nous avons invoqué le nom du Seigneur et il nous a secourus : le bâtiment ne s’est pas écroulé sur nous malgré le poids et la violence des « bombes démocratiques ». MERCI SEIGNEUR !
Une fois sortis des salles où nous nous étions réfugiés, nous avons été accueillis à coup de gourdins, de crosses de kalach, de prises de karaté, de gifles, etc. Personnellement, j’étais très attendue avec un traitement particulier dû à mon rang d’harangueuse des foules pour dire non à la rébellion et non à la guerre. Le châtiment s’est poursuivi jusqu’à l’Hôtel du Golf où je suis arrivée presque paralysée.
En ces mêmes moments, mon domicile a été assiégé par une horde de gens armés jusqu’aux dents qui ont tout emporté à leur passage. Mon village a été également attaqué par ces mêmes gens, humiliant et traumatisant d’honnêtes citoyens. Pendant ce temps, des milliers d’Ivoiriens empruntaient le chemin périlleux de l’exil. Pour tous ces frères et sœurs, j’ai une pensée émue.
Après une semaine au Golf, j’ai été déportée à Katiola où j’ai passé deux ans en prison avant de me retrouver à la Pisam du 12 Avril au 6 Août 2013, jour de ma libération provisoire.
Chers frères et sœurs, si je reviens sur ces événements douloureux, ce n’est guère dans l’intention de remuer le couteau dans la plaie, mais nous amener à en tirer les enseignements, car ils représentent notre héritage commun que nous devons gérer avec responsabilité.
Je pense que l’heure est venue de panser les plaies, d’apaiser les cœurs pour nous amener au PARDON qui nous permettra de réaliser le vaste projet de la RÉCONCILIATION NATIONALE et in fine aboutir à la PAIX.
La PAIX, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement dixit Félix HOUPHOUET-BOIGNY dont nous évoquons tous, la mémoire, ces derniers temps. C’est donc par rapport à notre comportement, et aux actes que nous posons chaque jour, que nous prouverons notre détermination à œuvrer pour la PAIX.
C’est dans ce contexte que, nonobstant toutes les souffrances endurées, je m’engage résolument sur la voie de la réconciliation à travers le Mouvement Citoyen pour une Nouvelle Côte d’Ivoire (MCNCI) que j’ai l’honneur de diriger. Nous appelons toutes les filles et tous les fils de la Côte d’Ivoire à nous rejoindre, en nous éloignant de toute envie de vengeance. Il me plaît, ici, de rappeler le message que le Président Laurent GBAGBO m’a confié lors de la visite que je lui ai rendue à la Haye :
« ABANDONNER TOUT ESPRIT DE REVANCHE ; LA SEULE REVANCHE A PRENDRE, C’EST D’ŒUVRER A LA RÉUSSITE DE NOTRE PAYS, DANS L’UNITE ET DANS LA PAIX. DE CETTE RÉUSSITE, ÉMANERA CELLE DE LA SOUS-RÉGION OUEST AFRICAINE ».
Dans l’intérêt de notre pays, et aussi dans notre propre intérêt, le PARDON se révèle comme une thérapie de groupe susceptible de nous libérer de nos rancœurs, nos ressentiments et de nous permettre d’aller de l’avant. Pour ce faire, il appartient aux tenants du pouvoir qui détiennent la clé de la cohésion sociale, de créer les conditions nécessaires à cet effet.
Prions les uns pour les autres ! Prions pour nos gouvernants afin que le Seigneur dispose leurs cœurs en faveur de la RÉCONCILIATION NATIONALE !
DIEU NOUS BÉNISSE ! DIEU BÉNISSE LA COTE D’IVOIRE !
PEACE AND LOVE !
Ministre Geneviève Bro-Grébé