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Yasmina Frédérique Lucienne Ouégnin,député de Cocody : « Personne ne peut m’enlever mon droit à cette part d’héritage du Pdci-Rda »

Interview réalisée par Brou François/afriquematin.net

Travailleur social à ses heures creuses et orientant ses priorités politiques sur des axes prioritaires dont le bien-être social, l’Education et les valeurs familiales, l’Egalité des chances, Yasmina Frédérique Lucienne Ouégnin s’engage dans la course aux législatives en 2011 sous la bannière du Pdci-Rda avec une vision claire qui ne manquera pas de séduire les électeurs de Cocody.  Cinq ans plus tard, elle revient sur la scène, cette fois-ci sous la bannière de candidate indépendante avec une équipe conquérante, qui a  démoli les velléités des représentants du Rhdp mordant ainsi  la poussière. Libre penseur, elle rempile pour les quatre années à venir où elle retrouvera dans quelques jours son siège à l’Hémicycle. En exclusivité pour www.afriquematin.net, elle livre les secrets de cette victoire.

Vous êtes réélue ! Qu’est ce qui a fait la différence ?

La différence s’est faite par l’adhésion et par la mobilisation extraordinaire de milliers de personnes autour de « Ensemble Pour Cocody », comme il nous a été donné de le constater tout au long du processus électoral pour ces législatives. Cette victoire est dédiée avant tout à ces personnes-là qui ont accompagné notre liste et à la population de Cocody qui a donné un fort exemple de ce que doit être le véritable jeu politique et démocratique. Chacune des composantes de notre équipe de campagne a su jouer sa partition, qui des bénévoles, qui des colistiers, qui des votants,… enfin, chacun a  joué le rôle déterminant qui était le sien.

Mais cette victoire est en même temps associée à une grande responsabilité parce que nos populations attendent beaucoup de nous, leurs élus. Depuis cinq ans, je me suis attelée de mon mieux  à ne pas les décevoir. Et cette fois-ci, nous serons, je l’espère, plus nombreux à porter leurs légitimes aspirations.

Avez-vous tracé le chemin de cette responsabilité ?

Les sillons ont été déjà tracés par le Président Félix Houphouët-Boigny. La tâche qui nous incombait, à nous, tous citoyens de ce Pays, était de les consolider mais hélas, nous n’avons pas su éviter une sortie de route, résultat des multiples crises qui ont jalonné la jeune histoire de notre Nation, depuis le rappel à Dieu du Père fondateur.

Aussi, tous les ivoiriens doivent s’évertuer, dorénavant, à corriger les erreurs du passé, en  empruntant de nouveau, la voie de la Démocratie, en toute bonne foi. Cela ne saurait se faire qu’en sécurisant les libertés, sacralisant le droit à la différence, démocratisant le débat. Il faut permettre  au peuple de choisir, il ne faut pas avoir peur de laisser ce peuple s’exprimer ; parce que le Peuple ivoirien est mature, responsable et doté d’une intelligence politique chèrement acquise.

Revenons au scrutin législatif 2016. A Cocody, il a failli être entaché par le comportement de  certains compétiteurs, semble-t-il ?

Je pense que la démocratie se jauge au travers de joutes électorales. En 2011, il y avait six(6) listes en compétition pour la circonscription de Cocody ; en 2016, il y a eu huit(8) listes, cela participe à l’éveil démocratique. A mes yeux, nos listes se valaient toutes. Je n’en ai considéré aucune comme étant un adversaire direct mais plus comme des challengers avec chacun des forces et des faiblesses qu’il nous appartenait d’exploiter. Le code électoral commandait à chaque candidat d’attendre la proclamation officielle des résultats, je ne pouvais donc, vu ma qualité de députée sortante qui a pendant 5 ans participé à la production normative, outrepasser ces recommandations. Bien que tous les PV étaient en notre possession et les compilations déjà faites, au QG de Campagne de la liste « Ensemble Pour Cocody (EPC), nous attendions patiemment que l’autorité en charge de proclamer les résultats le fasse librement et en toute transparence. Rien ne nous a pas fait douter. Nous étions sereins, donc si certains compétiteurs n’ont pas pu être aussi patients, à notre niveau, il n’y avait aucun souci. Je suis réélue,  mon colistier et nos suppléants sont de nouveaux élus. Plus avertie que ceux qui vont entamer leur tout 1er mandat, je sais la charge de travail d’un bon député, je mesure sa lourde responsabilité, j’ai donc tendance à ne pas trop jubiler parce qu’à mon avis le plus dur reste à venir. Il faut rester concentrer en permanence, être constamment en position d’écoute et prêt à l’action.

Madame le député, que représente pour vous le RHDP ?

Le Rhdp est une coalition de partis politiques, créée il y a une dizaine d’années, dont est membre le Pdci-Rda, parti dans lequel je milite. Je suis et je reste militante de ma famille politique jusqu’à ce qu’il soit question de réfléchir de manière collégiale et profonde aux conditions d’une possible unification au sein d’une seule et même entité politique quelle que soit sa dénomination. Cependant, les remous et les derniers résultats que cette coalition a enregistrés, lors des derniers scrutins, me laissent perplexe sur la faisabilité et la viabilité d’un tel projet. Pour ma part, ce qui se passe ou non au Rhdp ne m’intéresse que s’il s’agit de réflexions portant sur des projets de société devant réellement et durablement améliorer les conditions de vie de nos concitoyens car je l’ai souvent dit je suis Pro-Côte d’Ivoire.

Et au niveau du Pdci-Rda ?

Tout le monde sait que je suis membre du Pdci-Rda. Comme de nombreux Ivoiriens et Ivoiriennes, j’y suis née, j’y ai grandi, j’y mourrai surement mais seulement, pas à n’importe quel prix.  Si le fait d’avoir été parmi les premières voix à dénoncer haut et fort les errements qui desservent notre famille politique, et d’avoir appelé, comme tant d’autres, à la sauvegarde de cet héritage, me contraignent aux sanctions, je l’assume et mes proches avec moi, cela renforce ma conviction :il est impérieux d’embrasser la Démocratie, en commençant au sein de nos appareils politiques. En bonne militante, je suis Pour la Discipline du Parti mais Contre la Dictature du Parti ! Je ne vois donc pas qui pourrait m’enlever mon appartenance au Pdci-Rda, mon droit à cette part d’héritage commun, sous quelque prétexte que ce soit.

Yasmina Ouégnin peut-elle considérer ou du moins se considère-t-elle comme une icône de la politique ivoirienne ?

Je ne crois pas être une Icône. Je ne cherche d’ailleurs pas à être une icône de la politique ou de quoi que ce soit d’autre. Au contraire, je préfère être moi-même et j’invite les uns et les autres qui ont de la sympathie pour moi à ne pas me voir comme une égérie. Il est loin le temps du culte de la personnalité. Seule une vision, seul un idéal ou un projet de société doivent être suivis et partagés.

Yasmina, membre du prochain gouvernement ?

Je ne présage de rien mais ce n’est absolument pas à l’ordre du jour. On peut valablement servir son pays à tous les niveaux et de bien des façons. Nul besoin d’un titre ou d’une fonction. Seul importe la volonté de faire et de bien faire pour le bonheur de tous et le progrès de chacun.

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