Afrique Matin.Net – La rédaction
Les récents événements survenus à l’Université Félix Houphouët-Boigny de Cocody relatifs aux violences faites aux étudiants de cette institution par les forces de l’ordre, continuent de préoccuper les organisations de la société civile. Dans une déclaration rendue publique lors d’une conférence donnée ce jeudi 05 mai 2016 à la Rievra Golf, l’ONG Besoin d’Agir, avec à sa tête, sa présidente Christiane Djahuié par ailleurs journaliste professionnelle de Côte d’Ivoire, persiste et signe: « il y a bel et bien eu viols lors de la répression policière à l’Université ». Lisez!
Mesdames, messieurs les journalistes,
Avant tout propos, permettez-nous de vous présenter brièvement notre organisation l’Ong Besoin d’Agir.
Besoin d’Agir est une organisation non gouvernementale qui œuvre dans le social pour le respect des droits des citoyens et dont l’objectif est de contribuer à bâtir la Nation ivoirienne. Elle est apolitique, ni partisane, ni religieuse. Et a depuis sa création en 2015, œuvré aux côtés des personnes victimes d’injustice.
Cela dit, il n’est un secret pour personne que depuis des années, il y a des évènements qui interpellent nos consciences. Parmi lesquels, de nombreux cas de violation des droits humains restés impunis jusqu’à ce jour. C’est dans ce contexte d’impunité que sont intervenus les récents évènements douloureux survenus sur le campus Félix Houphouët-Boigny avec l’intervention des forces de l’ordre à la suite des protestations des étudiants contre leur déguerpissement des résidences universitaires. Ceci pour les mettre à la disposition des jeux de la francophonie.
En effet, dans la nuit du 13 au 14 avril dernier, le campus de l’université Felix Houphouët-Boigny a enregistré une intervention des forces de l’ordre.
A cette occasion plusieurs violations graves des droits de l’homme ont été constatées. Bastonnades et autres traitements dégradants ont été infligés aux étudiants par des éléments de la police nationale.
Parmi ces graves violations des droits de l’homme, il a aussi été fait cas de violences sexuelles commises sur plusieurs étudiantes.
Face aux dénonciations de la Fesci, la fédération estudiantine et scolaire ce Côte d’Ivoire, de différentes ONG dont Besoin d’Agir, et de la presse nationale, le gouvernement s’est aussitôt empressé de nier les faits. Sans un début d’enquêtes. Notamment concernant les violences sexuelles commises par des éléments de la police sur des étudiantes.
En effet le gouvernement, par la voix de son porte-parole et de la ministre en charge des questions féminines, a apporté un démenti à ces événements. Niant ainsi aux victimes et à leurs familles par cet acte irresponsable, leurs souffrances, les traumatismes, leur droit à l’humanité et à la justice.
Cependant la réalité des faits et les éléments dont nous disposons ne disent pas autre chose. Il y’a bel bien eu, dans la nuit du 13 au 14 Avril, des viols commis sur plusieurs étudiantes dont quatre d’entre elle ont décidé de ne pas se taire malgré les multiples pressions qu’elles subissent.
Nous dénonçons avec la dernière énergie les agissements barbares dont se rendent coupables des éléments des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions et sans aucun respect de leur uniforme.
C’est pourquoi :
Le 25 avril, nous, ONG Besoin d’Agir, avons saisi d’une plainte le procureur de la république, près le tribunal de 1ere instance afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire de plus qui n’honore pas notre pays.
A ce sujet, nous réclamons:
- L’ouverture d’une commission indépendante d’enquêtes à l’effet de faire toute la lumière sur cette affaire ;
- Que Justice soit rendue aux victimes et que les coupables soient punis de façon exemplaire pour ces crimes ;
- Des explications à M. Koné Bruno, ministre de l’économie numérique et de la poste, porte-parole du gouvernement, et de Mme Euphrasie Kouassi Yao, ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’enfant, quant à leur démarche précipitée et
Interpelons :
- Le chef de l’Etat sur les graves atteintes portées aux droits de l’homme et du citoyen en Côte d’ivoire devenues le quotidien des populations.
- Le gouvernement quant à l’aboutissement de cette affaire afin de servir d’exemple et de donner un signal fort aux forces de l’ordre et à la population quant à sa volonté réelle de mettre fin au règne de l’impunité.
- Le ministre de la sécurité et de l’intérieur de même que le DG de la police nationale quant aux agissements d’un autre âge des éléments sous leur responsabilité.
Voici en substance, mesdames et messieurs les journalistes, l’essentiel du message que nous avons tenu à partager avec vous et à travers vous, avec l’opinion nationale et internationale au cours de ce point de presse.
Nous vous remercions de votre présence et de votre sollicitude.
Fait à Abidjan le 05 mai 2016
Présidente de l’Ong Besoin d’Agir
Christiane Djahuié