Par OBIANG N – Afrique Matin.Net
Parlons un peu de cette compagnie de transport qui tue et tue les Ivoiriens sous le regard insouciant des pouvoirs publics. Après un bon moment d’accalmie, la compagnie de transport de Bouaké du très célèbre N’SI Kan a renoué avec la mort. Pour ce faire, elle vient de renforcer son parc automobile avec de nouveau cercueils roulants.
Rappelez-vous, UTB a été au cœur de toutes les critiques pour ses accidents répétitifs et spectaculaires desquels revenaient les passagers morts, la tête arrachée, les jambes amputées, le ventre perforé.
Ses périodes prisées sont celles des fêtes. Il est vrai, l’accident par définition est un événement brusque, inattendu non voulu. Mais, peut-on le dire dans le cas de cette compagnie qui outrepasse les règles de sécurité en vigueur?
Une fois un ami me disait ceci: « J’étais sur l’autoroute du nord en partance pour Yamoussoukro. Je roulais pratiquement à 130 kilomètres/heure à bord de ma Mercedès ML lorsqu’un car de la compagnie UTB est parvenu à me dépasser. Je suis resté à me demander comment des camions de transport en commun peuvent-ils prendre le risque de filer à plus de 130 kilomètres/heure ».
Ce témoignage n’est certainement pas l’unique concernant l’excès de vitesse et UTB n’est pas la seule compagnie à user de la vitesse sur les trajets inter-urbains mais elle est pratiquement celle qui se remarque le plus dans la spectacularité de ses accidents meurtriers, en témoigne celui du 20 avril dernier sur le tronçon Bouaké-Yamoussoukro. Selon les témoignages relatifs à ce drame qui a endeuillé des dizaines de familles, c’est un accident tout à fait insupportable des yeux.
Un transitaire qui a revenait de Bouaké à bord de sa voiture a suivi toute la scène. Voici son témoignage: « Je revenais de Bouaké le 20 avril lorsque que le car UTB m’a dépassé à une vitesse incroyable. A 300 mètres, je vois l’arrière du car se soulever pour se renverser en avant et ainsi de suite. Plusieurs tonneaux successifs comme si c’était une petite voiture. Le drame est que les tonneaux ne se faisaient pas sur le côté mais en avant. J’avais l’impression de rêver. J’ai crié mon Dieu et me suis dit qu’il serait difficile de voir un passager sortir vivant de ce car qui est alors allé finir sa course dans le ravin, les quatre roues en l’air et soulevant un incroyable nuage de poussière. Cette poussière seule pouvait tuer. Je suis descendu de ma voiture pour courir au secours des victimes en compagnie des habitants du village environnant. »
Et oui, si le car a fait plusieurs tonneaux avant, c’est dire que le chauffeur à dû freiner après l’éclatement du pneu avant; une inexpérience qui a coûté la vie des dizaines de passagers. Le comble, c’est l’absence d’assistance de la compagnie UTB aux victimes prenant le prétexte qu’elle assurée. Certains passagers ont dû succomber à leurs blessures au CHR de Yamoussoukro parce qu’ils étaient tout simplement abandonnés sans soin. Ce drame, espérons-le attirera l’attention de l’Etat sur la nécessité de faire rigoureusement respecter les lois en matière de sécurité routière.