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Un couple peut-il survivre sans sexe?

Tout en admettant que pour qu’une relation de couple dure, la sexualité ne suffit pas, l’importance des échanges sexuels est à considérer. La rencontre, la fusion des corps représente un temps essentiel de la vie de couple. Dans ces moments-là, les partenaires peuvent s’abandonner totalement l’un à l’autre, échangeant confidences et secrets passionnés. Parce qu’au-delà du simple plaisir physique, en soi non négligeable, l’intimité érotique permet l’implication totale de chacun. C’est également une véritable découverte de sensations agréables ; on se découvre, on cherche ce qu’on a envie d’expérimenter avec son partenaire, on prend le temps de savourer ce plaisir partagé, en gros on le goûte pour soi et à travers l’autre, en relation avec l’autre!

Cependant, une multitude d’études nous montrent qu’il est beaucoup plus facile d’atténuer le désir sexuel envers notre partenaire que de l’entretenir. Il est vrai que maintenir la flamme est un défi de tous les jours. Le désir est loin de tomber du ciel, une fois la routine installée, il faut le cultiver! On observe d’ailleurs une diminution des moments d’intimité sexuelle avec le temps, diminution souvent liée au contexte et surtout sans conséquences.

Du sexe… un peu, beaucoup, passionnément, à la folie?

Peu importe! L’importance n’est pas la fréquence des relations sexuelles.

Certains couples sont terriblement épanouis en ayant une intimité sexuelle très limitée. Pour d’autres, même avec une fréquence élevée de relations sexuelles, il y a insatisfaction.

La question essentielle reste la souffrance exprimée par un ou les deux conjoints. Pour beaucoup de couples, il n’est pas aisé de trouver le juste équilibre entre les désirs et les non-désirs de chacun sans créer de frustration.

Les sexologues ne posent d’ailleurs pas leur diagnostic de ce qu’ils nomment un DESIR SEXUEL HYPOACTIF en fonction du nombre de relations sexuelles par semaine, par mois ou par an que connaît le couple. Ils analysent davantage la manière dont le couple vit sa sexualité. Que les deux membres du couple n’aient pas exactement le même niveau de désir est inévitable. Toutefois, pour la bonne santé de sa relation, le couple doit trouver un rythme respectant la nature de chacun.

Pourquoi mon désir est-il en berne?

Plusieurs facteurs influencent le désir sexuel, tant des facteurs individuels (éducation reçue, culture, âge, religion, état de santé, …) que relationnels (conflits conjugaux, communication pauvre sur les plans affectif et sexuel, durée de la relation amoureuse, …). Ce manque d’intérêt pour l’activité sexuelle peut également être la résultante d’autres difficultés sexuelles telles que des problèmes érectiles chez l’homme, des douleurs, un manque de plaisir.

Entre une baisse passagère de désir et un Désir Sexuel Hypoactif, il y a une marge. Ne vous inquiétez donc pas trop vite si vous ressentez une diminution de votre intérêt pour le sexe. Par contre, si vous vivez une hypo-activité depuis plus de six mois, tentez seul(e) ou avec votre partenaire, de repérer dans le tableau suivant les facteurs pouvant influencer votre désir.

 

Tableau résumant un article scientifique : Hubin, A., De Sutter, P., Reynaert, C. (2011). Etiological Factors in Female Hypoactive Sexual Desire Disorder. European Journal of Sexology and Sexual Health, 20, 3, 178-187.

Perte de libido, situation isolée ou phénomène courant?

Selon les études récentes, la perte de libido est souvent observée autant chez les femmes que chez les hommes. Le Désir Sexuel Hypoactif féminin est d’ailleurs la dysfonction sexuelle la plus fréquemment rencontrée. Il toucherait, en fonction de l’âge et de critères de sévérité, entre 10 et 60% des femmes et entre 6 et 41 % des hommes.

Bien que bon nombre de sexologues rapportent un pourcentage important de demandes de consultations pour ce problème (en comparaison aux autres motifs de consultation sexologique),  la démarche d’aller consulter un sexologue reste difficile. Peut-être encore plus pour les hommes que pour les femmes. Pourtant, de la même manière qu’il existe plusieurs facteurs pouvant expliquer le manque de désir, différentes façons peuvent l’augmenter. Certains moyens peuvent être bien concrets (tels la prise d’hormones, l’amélioration de la communication sensuelle du couple, l’utilisation de fantasmes sexuels, la recherche de créativité), d’autres sont plus élaborés.

Les traitements pour éveiller le désir

Bien souvent, nous entendons dire que le « besoin sexuel » est d’ordre biologique. Si tel était le cas, les traitements pourraient se résumer à ajouter des hormones comme la testostérone chez les personnes éprouvant un manque de désir. L’utilisation d’hormones peut parfois s’avérer très utile autant chez les hommes que chez les femmes, mais cette vision est beaucoup trop limitative. Le désir n’est pas que la résultante du taux d’hormones, il est aussi influencé par le psychique. Ce dernier module l’intensité, la fréquence et l’orientation de notre désir. Nous pourrions réaliser un parallélisme avec le carburant. Ce dernier est indispensable pour qu’une voiture puisse fonctionner, mais le niveau d’essence n’a pas d’impact sur la vitesse du véhicule. Il appartient toujours au conducteur de moduler la vitesse de la voiture.

Un traitement sexothérapeutique est judicieusement envisageable. Après une investigation sur les causes du Désir Sexuel Hypoactif, la sexothérapie aide généralement la personne, homme ou femme, à se centrer sur l’ensemble des stimulations déclencheurs de désir et aborde les différentes stratégies à mettre en place pour faire augmenter son niveau de désir. La sexothérapie permet aussi de maintenir, ou de rétablir, une communication sensuelle et érotique entre partenaires.

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