Le commissaire de l’Union africaine pour la Paix et la Sécurité Smaïl Chergui a déploré ce lundi 11 février 2019, le « terrorisme en progression » dans le Sahel. Il a appelé à combiner la réponse militaire à une lutte contre ses causes profondes, notamment économiques et politiques. Selon lui, la combinaison des attaques avec des conflits interethniques ainsi que des conflits entre communautés pastorales et agricoles « entraîne un niveau sans précédent de violence et le Sahel connaît une situation sans précédent en matière de défi sécuritaire », ajoute-t-il. Evoquant les discussions de l’assemblée de l’UA lors du sommet, il a notamment indiqué que « nous sommes d’accord sur le fait qu’il faut concentrer les efforts sur l’apport d’une réponse complète à ce phénomène ». Les déclarations de Smaïl Chergui rejoignent l’engagement du nouveau président en exercice de l’UA, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, à lutter contre les « causes » du terrorisme.
Par ailleurs, il a regretté- les difficultés de financement de la force G5 Sahel comprenant le Burkina, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad, qui n’a encore jamais été au contact des jihadistes. Ces dernières années, les groupes jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali par une intervention militaire française, mais ont en revanche regagné du terrain dans le centre de ce pays, et le phénomène s’étend au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires. Le Tchad subit quant à lui des menaces de déstabilisation sur toutes ses frontières. En particulier à l’ouest avec l’insurrection islamiste de Boko Haram dans la région du Lac Tchad qui a intensifié ses attaques, au nord frontalier de la Libye en crise et au sud où 80% du territoire de la République centrafricaine est sous la coupe de groupes armés.
Source : izf.net