Celle qui est présentée comme l’ex-dame de fer du régime Gbagbo a d’entrée salué la mémoire des victimes tombées lors de la crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait près de 3000 morts, selon les chiffres officiels.
A propos de la tuerie des femmes d’Abobo, dont elle est accusée, la prévenue a émis des réserves sur la véracité de ce fait. « Ça peut exister, j’ai des doutes. Je veux voir les corps, je veux voir les certificats de morts, de blessés », a-t-elle requis auprès de la Cour.
Dans son intervention, elle a indiqué également qu’elle n’a donné d’ordre à personne d’ériger des barrages.
Ajoutant toutefois que, « quelqu’un érige des barrages lorsqu’il se sent en insécurité ».
L’accusée a dit qu’elle n’est pas la dame aux ‘’super-pouvoirs’’, celle qui a commandité les crimes en Côte d’Ivoire comme les dossiers des juges d’instruction tentent de la présenter. Elle a souhaité plutôt que la Cour considère les choses à partir de la genèse de la crise, qui, a-t-elle affirmé « est née du refus de M. Alassane Ouattara, aidé des autorités françaises, de respecter la Constitution ivoirienne » et exacerbée par l’ingérence de la France dans le débat ivoirien par le biais de son président Nicolas Sarkozy. Soutenant, en outre, que le seul vainqueur de l’élection présidentielle de 2010 est Laurent Gbagbo, présentement détenu à la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes contre l’humanité. Pour elle, il ne faut pas « tronquer » la vérité alors que les parties prenantes sont encore en vie. « Youssouf Bakayoko, président de la CEI a fait une proclamation solitaire des ’’résultats’’, contrairement à nos textes, dans le Qg d’un candidat
», a –t-elle dénoncé. Mieux, elle le met au défi de présenter les procès verbaux de délibération du second tour de l’élection présidentielle de 2010 signés de tous les représentants des partis politiques. Elle a ajouté, pour appuyer son propos que « la Certification de (Young-jin) Choi ne prévaut pas sur les textes de la Côte d’Ivoire ».
Simone Gbagbo s’est présentée aussi comme une victime qui a échappé à des viols lors de son incarcération au Golf Hôtel, quartier général de son adversaire politique Alassane Ouattara et qui «proteste contre la violation de son immunité parlementaire» au moment de son arrestation.
Mme Gbagbo comparaît pour faits de « crimes contre l’humanité », « crimes contre les prisonniers de guerre » et « crimes contre les populations civiles » lors de la crise postélectorale de 2010-2011. L’ex-Première dame avait été condamnée à 20 ans de prison, le 10 mars 2015, pour complot contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et troubles à l’ordre public.
Source:Abidjan.net – Danielle Tagro