Par Speek Pan, afriquematin.net.
La sortie malencontreuse, sur les réseaux sociaux, de Traoré Mariam, député RDR de la circonscription électorale de Tengrela, vient de relancer de plus belle le débat sur la survie de l’héritage politique du Président Félix Houphouët-Boigny.
Toute la violence dont fait preuve tous ceux qui se réclament de l’houphouetisme est-elle la partie immergée de la pointe visible que nous a présentée de son vivant le père fondateur de la Côte d’Ivoire ? L’on est en droit de se poser la question aux regards de toutes ces dérives dont le point culminant est vraisemblablement la sortie manquée de la parlementaire.
Depuis le putsch de décembre 1999 jusqu’au post de ‘’l’honorable’’ Traoré Mariam, les héritiers d’Houphouët-Boigny n’ont pas fait dans la dentelle pour faire douter de l’héritage de paix et d’amour, piliers de ce que semblait être le fond de la pensée de son dépositaire. Si le général Guéi Robert s’’est illustré par ce qu’il savait le plus manier, l’actuel chef d’Etat, lui non plus, n’a pas tenu la langue dans la poche. L’on se souvient des ‘’piques’’ qu’il lançait à l’endroit de ses adversaires politiques : « « Je frapperai ce pouvoir moribond… », « Je rendrai ce pays ingouvernable… », « On va tout ‘’gnagami’’. Même s’il n’y a pas de corrélation directe d’entre les dires du mentor des républicains et ce qu’il est advenu de la Côte d’Ivoire, la suite, on la connait : Chute du président Bédié, rébellion armée, instabilité du pays pendant de dix années. Quant au président de l’assemblée nationale, Guillaume Soro, quand bien même s’est-il démarqué de ses ex- alliés du Rhdp- unifié, il ne réclame pas moins son adhésion à l’idéologie houphouetiste. La justification, dans son ouvrage’’ Pourquoi je suis devenu rebelle’, du torrent qui a décimé sur son passage de nombreuses familles en Côte d’Ivoire, va-t-elle de pair avec les fondements de la politique du premier chef d’Etat de Côte d’Ivoire ? Ceux qui sont en charge de perpétuer l’idéologie qu’à prôner le président Houphouët sont les mieux placés pour répondre à cette interrogation.
Enfin la sortie de la ministre de l’éducation nationale (sic), Kandia Kamissoko Camara suite aux propos du président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, Henri Konan Bédié et la réplique aux femmes du Pdci-Rda, de la parlementaire du Rdr, sont certainement la goutte d’eau qui a fait débordé le vase de patience des ivoiriens. Trop c’en était trop. L’indécence, doublé de l’ivresse de dame Traoré, ne sont pas seulement le fait isolé d’une élue en manque de publicité mais c’est le baromètre des profondeurs abyssale dans lesquelles sont plongées toute une classe politique qui n’a plus de repère. Pour ceux qui doutent encore de la fin de l’ère qui a bercé la convivialité et la fraternité, épines dorsale de la stabilité de ce pays depuis les indépendances jusqu’à une époque où l’espérance était le sentiment le mieux partagé par les ivoiriens, c’est tout trouvé. Houphouët est mort, bien mort, et son héritage avec. N’en déplaise à ceux qui y ont trouvé un filon de commerce politique.