Colonel Sangaré Mamadou, directeur général de la Société de Développement des Forêts (Sodefor), est dans de beaux draps. A en croire une information bien introduite au ministère des Eaux et Forêts, le premier responsable de la Sodefor a passé le 56 ème anniversaire de la Côte d’Ivoire à cogiter sur son implication avérée dans le trafic illicite de bois de vène. Et c’est son homme de main, Soro Yssoufou, chef de service contrôle qui est à la base de la fuite de l’information. En effet, selon cette même source, l’homme de main du directeur général de la Sodefor, Soro Yssouf car c’est de lui qu’il s’agit et son équipe ont intercepté à Dabakala, une ville du centre de la Côte d’Ivoire, plusieurs chargements illicites de bois de vène.
Bonne prise pourrait-on dire. Mais contre toute attente, nous précise notre informateur, Soro Yssouf, sur ordre du directeur général de la Sodefor, convoie les chargements à Korhogo pour une transaction auprès d’un commerçant de bois de vène. Une procédure loin de celle en vigueur au cas ou les agents effectuent une saisie de cette envergure. Comme on le dit souvent, plusieurs jours pour le voleur, un seul jour pour le propriétaire. L’information est interceptée par les réseaux du ministère des Eaux et Forêts. Le ministre est saisi. Ainsi mercredi dernier, Soro Yssouf et son directeur général sont convoqués devant le ministre pour s’expliquer dans le cadre de cette lourde faute. Si la décision de suspension de Soro Yssouf est déjà connue, les enquêtes sont encore en cours pour apprécier l’implication réelle de Sangaré Mamadou. Mais pour plusieurs sources anonymes, le directeur général de la Sodefor est véritablement au cœur de ce scandale. L’on affirme qu’il est impliqué dans de nombreuses ventes illicites de bois de vène. Et plusieurs sources anonymes au sein de la Sodefor l’affirment.
Avec ce scandale qui fait en ce moment grand bruit au ministère des Eaux et Forêts, ce serait pour certaines sources, une occasion rêvée pour le ministre d’envoyer un signal fort aux fossoyeurs de la forêt ivoirienne et rompre la chaine de responsabilité de la mafia qui sévit dans le milieu.
Dès sa prise de fonction au ministère des Eaux et Forêts, le ministre Dacoury-Tabley avait déclaré sa volonté de mettre fin à l’exploitation illicite qui mine son département. Il avait invité les agents et les opérateurs ivoiriens et étrangers, à se conformer aux lois économiques de la Côte d’Ivoire et au strict respect des décisions du gouvernement qui sont sans équivoque. « Je serai prêt à appliquer la loi dans toute sa rigueur » avait-il déclaré.
Comme on l’imagine, ce dossier de vente illicite de bois de vène, pourrait emporter les cadres de l’administration forestière impliqués dont particulièrement le directeur général de la Sodefor qui ne jurait jusque là, selon une information digne de foi que par son protecteur, Amadou Gon Coulibaly, le secrétaire général du gouvernement. Pour beaucoup d’agents dudit ministère, Dacoury pourra-t-il franchir le rubicond? Attendons de voir.
Célikpa De Sylva Djeckou
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