Par Haidmon Kaunan-corespondant/afriquematin.net
Certains responsables d’agences de voyage estiment que le tourisme en Côte d’Ivoire est à la portée de toutes les bourses. Cependant les Ivoiriens n’ont pas la culture de découverte. Par conséquent nos réceptifs hôteliers et sites touristiques n’attendent que les occidentaux. C’est pour quoi ces vendeurs de l’image de notre pays préconisent qu’on ne se focalise pas sur la visite des étrangers.
La Côte d’Ivoire se vend-elle bien à l’étranger ? C’est la question posée à des agences de voyages dont l’une des missions est l’organisation des circuits touristiques et la vente des curiosités nationales. « La Côte d’Ivoire renaît de ses cendres. Son image se vend mieux à l’international. Elle avait pris un coup dur et son tourisme avait pris du plomb dans l’aile à cause des différentes crises qui s’étaient succédées depuis 1999. Mais elle aurait connu une croissance de 2 à 5 % en 2015, selon les chiffres officiels. Ce pays est un véritable eldorado par sa mosaïque de culture et ses diverses us et coutumes. Entre autres, les fêtes de générations et de réjouissance », estime Ismaël Ouamdaogo, représentant d’une agence de voyage au Plateau. Mme Prisca Opri, elle aussi, responsable d’une structure du secteur ajoute « que la Côte d’Ivoire est singulière en son genre. Les spirituels n’ont pas tort de dire que ce pays est béni de Dieu et qu’il est l’autre Israël. En ce sens que même au plus fort des crises qu’a connu ce pays, nulle part ailleurs il avait été décrété que la Côte d’Ivoire est une destination non conseillée. Au point qu’elle avait toujours reçu des visiteurs. Et maintenant tout va bien. Son image se vend bien grâce aux agences de voyage et les autorités en place ». Toutefois nos interlocuteurs disent ne pas comprendre pour quoi il faut attendre exclusivement les occidentaux. Quand on sait que notre pays regorge d’énormes curiosités et des richesses dont la visite ne coûte rien. « Il n’y a pas que le tourisme de haut standing qui fait la richesse de notre pays mais tout le monde peut se faire plaisir. Le tourisme est à la portée de toutes les bourses. Mais l’ivoirien n’a pas le sens de la découverte. Il n’est pas curieux. De sorte que les opérateurs de l’industrie hôtelière ne se focalisent que sur les étrangers » regrette Ismaël Oumdaogo.
A l’en croire l’Ivoirien s’intéresse peu à sa propre culture. Il justifie ses propos par une anecdote. «Récemment une exposition dénommée « Agri-Culture »avait été organisée au musée des civilisations ici au plateau et ouvert au public. Mais à l’exception des fonctionnaires qui occupent des bureaux dans les tours ministérielles et quelques élèves les abidjanais, avaient brillé dans leur ensemble, par leur absence ».
Une autre dame, agent de voyage qui a requis l’anonymat, enfonce le clou. « Il n’y a pas que le tourisme balnéaire ou le safari dans les parcs nationaux qui constituent les curiosités en Côte d’Ivoire. C’est une question de mentalité qu’il faut reconvertir. A notre niveau nous avions souvent organisé des circuits et excursions touristiques à des coûts dérisoires afin qu’ils soient à la portée de tous » , raconte-elle. Avant de préconiser qu’il faut diversifier les sites sachant qu’il en existe qui n’ont pas encore été exploités et été l’objet de publicité. Telles les roches d’Ahouakro, dans le département de Tiassalé et les cascades d’Ahoué dans le département d’Alépé. Dans leur ensemble les responsables de ces agences de voyage dénoncent le manque de collaboration entre le ministère de tutelle et leurs structures.