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Toulepleu/Un autre cadre du Rhdp « dépose » ses valises au Pdci-Rda

Fils du village de Denan dans la sous-préfecture de Péhé, Kéhi Séverin vient de rendre son tabouret et débarque au Pdci-Rda. Désormais ex-haut cadre du Rhdp, il explique les raisons de son départ du parti présidentiel. 

 Maillon essentiel au Rhdp- Toulepleu, vous avez convoité en vain de nombreux postes de responsabilités. N’est-ce pas toutes ces frustrations et échecs qui vous pousser à claquer la porte ?

 En réalité, j’ai glané quelques lauriers au Rhdp aux côtés de ma sœur, madame La ministre Anne Désirée Ouloto à qui je dois toute ma reconnaissance. Je lui tire d’ailleurs très bas mon chapeau pour sa loyauté indéniable et son engagement politique sans pareil. En toute franchise, elle demeure pour moi une fierté nationale malgré tout… Dans ce parti, j’ai été respectivement membre du Conseil national, membre du Bureau politique, ainsi que Délégué associé dans ma sous-préfecture, c’est-à-dire Péhé.

Aujourd’hui, tous ces postes honorifiques ont été supprimés, me réduisant à ma simple expression de figurant, de simple militant… Il faut noter pour l’histoire que j’ai candidaté par trois fois en interne pour la suppléance de député, pour le Secrétariat départemental du Rhdp ainsi que le poste de conseiller pour représenter Toulepleu au District autonome des montagnes, au Gouvernorat, hélas, tout m’a été refusé… Et pourtant.

Je voudrais souligner que j’ai consacré la majeure partie de mon temps à construire ma vie politique. J’ai été candidat par deux fois aux législatives-. Je ne saurais être politiquement en filigrane – chez moi, et être à la solde et au bon vouloir d’une poignée de personnes qui cumulent à elles seules tous les pouvoirs, sans partage. Je pars du Rhdp sans remords et sans haine avec le sentiment bien accompli que j’ai fait mon devoir et je m’en félicite.

De Lider au Rhdp et aujourd’hui, vous déposez votre valise au Pdci-Rda. Ne pensez-vous pas que c’est une balade politique entre les partis ? Qu’est-ce que vous recherchez au juste ?   

-En réalité, un politique qui a une vision se soucie de la bonne gestion de la cité pour le mieux-être de ses concitoyens. Vous savez, voir l’injustice et passer son chemin, c’est se mettre dans le camp de l’oppresseur, dit-on. Comparaison n’est pas raison. Souvenez-vous dans le Gbêkê où le mouvement « Allons au Rhdp » a suspendu toutes ses activités après plus d’une dizaine d’années pour des raisons de « non convenance ».

 Dans cette démarche, je veux bien être le dernier à chercher l’idéal politique dans ce long rang de déjà-vu. Vous savez, le combat politique souvent très long nécessite ouverture d’esprit et flexibilité. Dans ma posture actuelle, je demeure Severin Kehi d’hier que vous avez connu ; mais cette fois avec un peu plus d’expériences de ce périple. Mon désir du bien-être de ma communauté, ma hargne et ma disponibilité sont encore intactes et je suis toujours disponible pour ce combat.

Ma vision pour le Pdci-Rda, pour le président Thiam est très grande et vous me donnerez raison dans un futur proche-. Pour le reste, j’ai toujours utilisé mes propres moyens durant toutes les élections pour la victoire du Rhdp à Touleupleu. Ce qui intrigue certains parfois, c’est mon désir de vouloir la perfection et la justice. Je ne suis pas « un béni oui-oui ».

Pourquoi ce énième revirement politique en choisissant le Pdci-Rda ?

Je viens au Pdci-Rda pour préparer la Côte d’Ivoire de demain avec le président Tidjane Thiam. Je ne viens pas bousculer l’ordre des choses. J’ai une noble mission à accomplir auprès de mon aîné Denis Kah Zion, maire de la commune de Toulepleu depuis 2013 et de bien d’autres fils et filles – qui pourraient me solliciter dans la construction effective de la vie politique de notre Département. Je viens accompagner pour un développement réel et harmonieux. J’ai un agenda clair qui consiste à redonner espoir à nos parents et je m’en sens un devoir de conscience.

Par ailleurs, vous savez que notre Grand Ouest est réputé pour être le fief de la violence électorale parce que certaines mains obscures donnent le champ libre à la chienlit. Je viens promouvoir la paix et le vivre ensemble-et je vous donne rendez-vous sur le terrain avec la forte conviction que nous ferons gagner, ensemble, le Pdci-Rda dans la transparence et l’équité.

  Ne craignez-vous pas les critiques et les représailles ? 

N’en déplaise à qui voudra, parce qu’il est fastidieux pour celui qui n’est pas politique de comprendre un tel acte politique. Vous savez, face à l’avenir, L’Homme a le choix entre quatre attitudes fondamentales. D’abord, subir le changement, qui est la passivité, ensuite, agir dans l’urgence, qui elle consent la réactivité, se préparer aux changements prévisibles, qui intervient dans la pré-activité et enfin, agir pour provoquer les changements souhaités, qui répond la pro activité. A chacun de choisir ce qu’il juge bon et prometteur. Moi, je fais de la prospective politique et la « real politique ».

C’est moi qui ai proposé sans compromis ni compromission mes services au Rhdp et non le contraire. A l’analyse, si tant est que la politique est un jeu, alors, pourquoi concéder à une personnalité son départ – et me blâmer si j’estime que je pourrai mieux me sentir dans l’équipe du maire Denis Kah Zion au Pdci-Rda. – Je ne suis pas venu en politique par ambition personnelle, mais plutôt pour servir – mon Département et mon Pays.

 Sachez que le développement local n’est pas du saupoudrage, ni des représailles et qu’on arrête certains jugements qui ne font pas avancer la Côte d’Ivoire. J’ai risqué ma vie lors des élections présidentielles de 2020 pour le Rhdp, j’ai failli y laisser ma peau et mon honneur s’en est écorché-.

Au terme de cet entretien, avez-vous un message particulier à lancer ?

Le monde se rajeunit, tout bouge autour de nous. Prenons-en conscience dès cet instant avant qu’il ne soit tard. J’invite les jeunes-politiques de ma circonscription à nous rejoindre, sans calcul, au Pdci-Rda, -cela y va de l’avenir de notre pays. Du Père de la Nation Félix Houphouët-Boigny à feu le président Henri Konan Bédié, car nous avons un réel héritage à préserver, à gérer pour nos progénitures.

A la population de Toulepleu, – je me tiens devant vous, dépouillé de tout orgueil d’homme et revêtu du manteau de l’humilité de la sagesse pour refermer la page de l’aventure. Si on admet que la politique est la saine appréciation des choses du moment, il peut être aisé de comprendre que quelqu’un ait cru en quelque chose à un moment donné et croire le contraire plus tard.  Et je demande à toutes mes anciennes bases dans les cinquante (59) villages ainsi qu’à tous ceux qui aspirent à un développement réel et holistique – de se tenir prêts.

Sources : lemeridien.ci, Le Nouveau Réveil avec afriquematin.net

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