Les fidèles musulmans ivoiriens, à l’instar de ceux du monde entier, célèbrent ce jeudi 24 septembre 2015, la Tabaski communément appelée la fête du mouton. En Côte d’Ivoire cette fête renferme toute une symbolique en ce sens qu’elle se tient à quelques semaines de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Traoré Mamadou, imam de la grande mosquée de la Rivera-Golf dans la commune de Cocody, qui a officié la prière ce jour, a profité de l’occasion pour lancer un message d’apaisement à tous les dix candidats à ce scrutin et partant à tous les Ivoiriens. Il a invité les musulmans comme les non-musulmans à sortir massivement le jour du vote pour accomplir leur devoir de citoyen et ‘’choisir librement, démocratiquement son candidat et cela dans le calme, la discipline et la sérénité qui caractérisent le bon croyant‘’. Il a saisi ce moment pour lancer un ‘’appel pressant’’ aux acteurs politiques du pays ainsi qu’à leurs équipes respectives. Il les a invités ‘’au nom du Dieu unique que nous adorons tous, à privilégier surtout l’intérêt supérieur de la nation et à bannir par conséquence de leurs propos, de leurs actes tous ce qui incite à la haine, à la division, à la violence et à l’exclusion, maux à l’origine des crises que notre pays a connues et dont l’apothéose fut la grave crise postélectorale de 2010’’. Notons que cette crise née du refus du l’ex-président Laurent Gbagbo de céder le pouvoir au chef d’Etat actuel, Alassane Ouattara a fait plus de 3000 morts selon les chiffres officiels.
Le président Ouattara qui a pris part à la prière a, lui aussi, lancé un message d’apaisement aux candidats et à tous les Ivoiriens lors du scrutin à venir.
La fête de la Tabaski, rappelons-le, a lieu le 12ème mois du calendrier lunaire islamique. Elle renferme deux événements de haute portée spirituelle dans la religion musulmane. L’un est la fin de la station d’Arafat, l’étape la plus importante du Hadj, pèlerinage musulman, consacrée aux invocations, à la lecture du coran et prières pour implorer la clémence de Dieu qui fait descendre sa grâce et son pardon non seulement sur les pèlerins mais aussi sur tous ceux des non-pèlerins qui observent ce jour avec foi un geste surérogatoire ou simplement se repentent sincèrement à Lui. L’autre événement est le souvenir du sacrifice auquel Allah a soumis son messager Abraham en lui demandant de lui offrir son fils Isaac en holocauste. Mais au moment de poser l’acte, Dieu lui fit venir un bélier en remplacement d’Isaac. Chaque année, les fidèles musulmans ivoiriens, comme ceux du monde entier, imitent l’acte d’obéissance d’Abraham par l’immolation du mouton pour ceux qui en ont les moyens.
Danielle Tagro-Abidjan.net
