SUSPENSION DES JOURNAUX DE L’OPPOSITION
COMMUNIQUE DE L’OJPCI
Les faits
Dans sa saisine du 6 décembre 2016 le Conseil National de la Presse (CNP) a suspendu pour plusieurs jours allant jusqu’à 26 parutions pour l’un, pour selon lui, « fausses informations » portant sur l’utilisation de l’image de personnalités ivoiriennes de l’ancien régime. Cette situation qui dure déjà quelques mois va crescendo et met ainsi en difficulté sévère les emplois des journalistes. De même que ceux de tous les acteurs que sont l’imprimeur, le distributeur, le détaillant, les maisons d’information et autres professionnels spécialisés en analyse de l’information en ligne et finalement les lecteurs qui sont ainsi privés de leur source d’information. La suspension en cascade des journaux de l’opposition La Voie Originale, LG Infos et Aujourd’hui ne fait qu’exacerber la précarité dans laquelle les rédactions vivent déjà et ne peut être résolue en utilisant les méthodes les plus drastiques pour elles.
Notre position
L’Ojpci, ici vient demander la tempérance et le calme au Conseil National de la Presse, qui, on le rappelle n’a pas pour vocation de faire peser l’épée de Damoclès sur les journalistes pour donner un sens à son existence. A ce jour, ce qu’il serait plus adroit de faire serait de rechercher une vraie cohésion de la presse en évitant de stigmatiser certaines rédactions et de laisser libre cours à des commentaires peu reluisants de la presse ivoirienne. Nous croyons que si la liberté de la presse existe en Côte d’Ivoire avec pour repère la Loi n °2004-643 du 14 décembre 2004 portant régime juridique de la presse, il faudrait donc s’en servir avec bonheur et satiété. Sanctions après sanctions. Suspensions après suspensions. Jusqu’où irions-nous pour obtenir une presse javellisée ? Les délits de presse sont énumérés et répertoriés dans un code connus de tous les professionnels du secteur.
En conclusion
L’Ojpci qui prône une recherche accrue du professionnalisme appuyé sur le respect de l’éthique et de la déontologie et soucieuse du devenir de la presse ivoirienne, réclame certes une rigueur dans l’exercice de la fonction de journaliste mais vit douloureusement la mise à l’écart de rédactions ciblées, selon les humeurs. Elle souhaite se rendre disponible pour tout ce qui pourrait être fait afin obtenir une sérénité avec les media et pour les média surtout pour réduire les « empoignades » avec l’organe de régulation qu’est le Conseil National de la Presse. Qui plus est, doit être celui qui doit le plus inspirer confiance et apaisement à l’aube de cette année nouvelle.
Fait à abidjan, le 20 décembre2016
Pour le Bureau Exécutif de l’OJPCI
Olivier Yro
Chevalier du Mérite Culturel
Médaille d’honneur du Travail