L’ancien chef rebelle est non-partant pour la formation d’un gouvernement d’union avec le président Salva Kiir. Une annonce qu’il a faite dimanche lors de sa rencontre avec une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, trois semaines avant la date butoir pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, fixée au 12 novembre.
C’est pour éviter une “catastrophe”, argument avancé par Riek Machar pour annoncer le nouveau report. L’ancien vice-président de Kiir a indiqué qu’il n’avait pas réussi à s’entendre avec l’autre partie notamment sur la formation d’une armée unifiée, composée de rebelles et de forces gouvernementales, et les frontières des Etats sud-soudanais.
Arrivée à Juba samedi, Machar a averti que si les questions de sécurité n‘étaient pas réglées, le pays connaîtrait des combats comme en 2016, lorsqu’un accord de paix antérieur avait échoué, le contraignant à fuir le pays et aggravant le conflit.
“Pourquoi voulez-vous répéter la même erreur ?”, a-t-il demandé à la délégation du Conseil de sécurité, qui fait pression pour que le gouvernement aille de l’avant.
Aux termes de l’accord de paix de septembre 2018, les combattants de toutes les parties doivent être entraînés et déployés dans le cadre d’une armée unifiée de 83.000 hommes – un processus qui a été entravé par les retards et le manque de financement.
“Si nous n’avons pas d’armée nationale, de police, de sécurité, comment formez-vous le gouvernement ? Ce matin, le président Kiir et moi avons rencontré les chefs de la sécurité et ce que nous avons constaté, c’est que même en trois mois, nous n’y arriverons pas”, a déclaré Machar.
L’ambassadrice des États-Unis auprès de l’ONU, Kelly Craft, s’est dite déçue par ces remarques.
“Les dirigeants politiques du Soudan du Sud ont la possibilité de faire des compromis politiques et de passer à la phase suivante du processus de paix d’une manière crédible, transparente et responsable”, a-t-elle déclaré.
D’autres signataires de l’accord sont divisés sur un éventuel report de la date butoir. Toutefois, Kiir et Machar devraient poursuivre leurs pourparlers ce lundi.
Le Soudan du Sud a sombré dans la guerre civile en 2013, lorsque Salva Kiir, un Dinka, a accusé Riek Machar, alors son vice-président, membre de l’ethnie nuer, de fomenter un coup d‘État.
Le conflit a fait plus de 380.000 morts et poussé plus de quatre millions de Sud-Soudanais hors e leurs foyers