Enquête réalisée par Haidmond Kaunan/afriquematin.net
Les forêts classées sont l’objet d’une dégradation avancée et continue du fait principalement des exploitations. Les superficies s’amenuisent de jour en jour. Préoccupé par cette situation, le gouvernement avait recommandé en 1999, une autre voie de résolution de ce problème, dans sa politique forestière. Fallait-il déguerpir tous les paysans clandestins des forêts classées avec toutes les conséquences ? Autrement dit, fallait-il protéger l’économie verte en détruisant l’économie cacaoyère, le fer de lance? Fallait-il aussi accepter leur maintien dans les forêts classées sans conditions? Face à cette situation le gouvernement avait préconisé le système de la contractualisation des forêts classées. Système agro-forestier qui consiste à permettre à l’exploitant agricole, a priori – de créer des plantations forestières avec 100 pieds d’essences locales de lente révolution, à l’hectare. Qui fait cohabiter les plants forestiers sur une longue période. Le loyer de la contractualisation était adopté de 12000(douze mille) francs à l’hectare pour toutes les plantations agricoles avec une durée de cinq ans renouvelable. Délai cumulé ne pas dépassant pas trente (30) ans. L’objectif de la contractualisation était de réduire la dégradation de la couverture forestière à travers une stabilisation de des implantations agricoles et la responsabilisation des acteurs concernés d’une part et d’assurer la reconstitution efficace des zones dégradées, d’autre part. La mise en œuvre de la phase pilote était prévue entre 2007 et 2009 par les forêts classées de Brassué et Irobo dans les départements d’Abengourou et Tiassalé. En 2007, Docteur Venance Kouadio Nguettia, alors Directeur général de la société du développe ment des forêts (Sodefor) avait procédé au lancement de ce système sur les espaces sus- mentionnés pour affiner la méthodologie. Le processus devrait démarrer dans les forêts sempervirente et décidue d’abord avant de s’étendre sur les autres forêts du reste du pays. Et toute forme d’occupation agricole était concernée par la contractualisation. Compte tenu du volume important d’occupation à prendre en compte. La stratégie d’approche des spéculations devrait varier selon leur taille, leur type et leur âge Il fallait de préférence reboiser systématiquement par la méthode Taunguya qui consiste à associer les plants forestiers à une culture vivrière. Il fallait également qu’elle qu’en soit la taille détruire les cultures pérennes non encore en production. Les cultures pérennes en production devraient faire l’objet de contractualisation. Pour ce qui concerne les exploitations autres qu’agricoles dans les forêts classées il était prévu des conventions ou des contrats spécifiques. En gros toutes exploitations créées dans les forêts classées devraient être à moyen et long termes reboisées par la méthode de complantation qui consiste à introduire des arbres forestiers à faible densité dans une culture pérenne adulte. La mise en œuvre de cette nouvelle expérience de gestion des forêts classées devrait permettre non seulement de freiner l’intrusion des paysans mais de donner des moyens nécessaires à la Sodefor de reconstituer la forêt ivoirienne. Cependant force devrait être de reconnaître qu’au moment où la direction générale peaufinait les stratégies pour la réussite du système il s’est trouvé que certains agents de la structure étatique morcelaient des forêts classées avec la complicité des propriétaires coutumiers pour les vendre à des postulants. C’est le cas de la forêt classée de Monogaga à San Pedro qui n’existe maintenant que de nom. D’autres avaient choisi de rançonner régulièrement à coup de millions des occupants de longue date de la forêt de Rapide Grah située entre le département de Méagui et la sous préfecture de Grand-Béréby….bref ! du vrai bordel. On se souvient du grave soulèvement des paysans occupants la forêt classée de Rapide Grah parce que escroqués par des agents de la Sodefor, soulèvement qui avait occasionné des morts à Winamba avec la mise à feu du campement par les agents et sanctionné par le désaveu de cette structure par le préfet de région du Bas-Sassandra en 2009, Ngusessan Obouo Jacques. Conséquences, de hautes autorités de la Sodefor du centre de gestion de San Pedro avaient perdu leur poste. Il n’est pas exagéré de dire qu’au moment où les maîtres à penser – travaillaient, des agents sabotaient le système. Et ce, dans tous les centres de gestion. Jusqu’au point où la Sodefor a changé de statut. Elle est passée d’EPIC à EPN. Toutefois une question s’impose: Où en est-on avec le système de contractualisation conçu par le Docteur Venance Kouadio Nguettia, appelé depuis 2011 à d’autres fonctions?