Par Jean Levry/afriquematin.net
On peut être Drépanocytaire et vivre une vie normale. Tel est le message qu’a fait passer Dr Gooré Kouamenan Sidonie, Hématologue et chargée de recherches au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) d’Abidjan-Treichville, au cours d’une conférence publique qu’elle a animée, en marge de la réunion statutaire du Rotary Club Abidjan- 2 Plateaux. C’était le mercredi 27 novembre 2019, dans un réceptif hôtelier sis à Cocody Les 2 Plateaux.
Pathologie génétique grave et handicapante, la Drépanocytose est une maladie du sang, complexe et polymorphe qui attaque principalement l’hémoglobine humaine. Contrairement aux croyances, cette maladie est loin d’être une fatalité. Des drépanocytaires peuvent vivre avec la maladie et mener une relative vie normale mais à condition qu’il y ait eu un dépistage précoce et que le sujet soit pris en charge.
Dès l’apparition des premières manifestations cliniques, a précisé Dr Gooré Kouamenan, c’est-à-dire, l’anémie, des crises aplasiques, les crises douloureuses ou vaso-occulaires, les syndromes pied-main (enflure des pieds et des mains), le syndrome thoracique aigu (fièvre, toux, douleur de poitrine) et même des accidents vasculaires cérébraux (AVC), etc, le malade doit être pris en charge et suivi afin de réduire les risques de complications chroniques. Lesquelles complications ont pour noms surtout chez l’adulte les atteintes rénales et des yeux, troubles de l’érection chez l’homme (40% des hommes souffrent de priapisme), l’ulcère des jambes (plaies au niveau des pieds) et le retard de croissance relative chez l’enfant.
« La prise en charge des drépanocytaires est médico-sociale », a déclaré la conférencière avant d’ajouter que la prévention, le dépistage précoce et le traitement des complications chroniques sont les voies pour vivre longtemps avec la maladie.
Toutefois, il existe des traitements au nombre desquels l’on a l’échange transfusionnel qui peut se faire soit de façon manuelle, soit à l’aide de l’aphérèse qui une machine fonctionnant un peu comme celle de la dialyse.
La Côte d’Ivoire, a indiqué Dr Gooré Kouamenan, dispose actuellement de deux machines d’aphérèse au Centre national de transfusion sanguine (CNTS) pour plus de 900 patients et de 3 lits d’observations pour la prise en charge de cas de complications, en déhors des services d’hématologie des CHU de Cocody et de Treichville. Celui de Yopougon étant fermé pour travaux depuis le 1er novembre 2019.
Plusieurs témoignages, lors des échanges avec le public, ont permis de comprendre que le drépanocytaire doit avoir une hygiène de vie et suivre à la lettre les conseils des médecins afin de vivre le plus longtemps possible. « Nous avons des patients de 50 ans, 60 ans et le plus vieux a 82 ans », a-t-elle rassuré face aux idées reçues faisant croire qu’un drépanocytaire a une espérance de vie de 5 ans.
La drépanocytose étant une maladie génétique, il est fortement conseillé aux futurs mariés de faire de la prévention primaire, c’est-à-dire faire des examens avant de se marier afin d’éviter d’avoir des enfants exposés au risque de cette maladie.