Enquête réalisée par Haidmond Kaunan-Afriquematin.net, envoyé spécial dans le Bas-Sassandra
Des observateurs, des ONG…avaient salué le courage et la bravoure du maire Nabo Clément de San Pedro pour le déguerpissement partiel du Bardot, le grand bidonville réputé pour être le plus grand de l’Afrique de l’Ouest. En ce sens qu’aucun élu en son temps n’avait eu ce courage de démolir ce faubourg, de peur de perdre son électorat, étant donné que ce taudis regorge les trois quarts (3/4) de la population, donc de l’électorat de la commune de San Pedro. Ce qui lui avait valu même la distinction du meilleur maire de Côte d’Ivoire et d’Afrique par une ONG. Sachant qu’en dégageant ce faubourg Nabo Clément avait participé non seulement au bien-être de la population mais il avait davantage fait reculer le banditisme dans ce quartier criminogène.
On se souvient que dans les années 2000, une jeune commissaire de police avait trouvé la mort en plein service dans des conditions non encore élucidées. Malheureusement l’appréciation, la joie de ces observateurs ne sera qu’un feu de paille quand on sait que des « Bardot bis » ont pris forme aux principales entrées de la ville. Ces bidonvilles qui avaient commencé à pousser dans les années 2005 viennent de prendre des proportions inquiétantes. Il s’agit d’un bidonville ayant pris forme à l’entrée de l’aéroport, un autre au port autonome qui est voisin à la cimenterie et celui qui est sis au corridor, à l’entrée principale de la capitale du Sud-Ouest. Se trouvant lui même sur le site de la zone industrielle Sotref-extension. Donnant ainsi une laideur et un autre visage à la capitale du deuxième poumon économique de la Côte d’Ivoire
Le peuplement de ce dernier quartier s’était fait rapidement. Il se raconte que la majorité est issue des populations déguerpies du Bardot. Et une autre partie des déplacés de guerre des crises de 2002-2003.Des témoignages reçus çà et là montrent que le maire avait déguerpi les occupants du Bardot sans songer à les recaser. Ce qui avait suscité de vives tensions entre l’ex-Préfet de région Moîse Assi Abaka et le maire Nabo Clément en 2006. L’autorité préfectorale aurait conseillé au maire d’ouvrir une plateforme dans les quartiers de Digboué et Cathédrale pour le recasement des déguerpis. Le préfet qui aurait trouvé qu’il n’était pas digne qu’on aperçoive un tel faubourg à l’entrée de la ville de San Pedro aurait sermonné le maire Nabo Clément et l’aurait qualifié d’indiscipliné. En tous cas il se serait, dit-on, opposé à la mise en place d’un cafouillage. Car pour lui , l’équation qui n’était pas résolue n’a fait qu’être déplacée et les mêmes réalités du Bardot se s’étaient exportées sur le corridor. Outre les tensions entre le préfet et le maire on aurait assisté à d’autres étincelles qui avaient failli embraser la cité.
D’abord le maire Nabo Clément aurait été accusé par plus des trois quarts (3/4) de ses conseillers d’avoir vendu le Bardot commercial. Ceux-là avaient en vain, tenté de le destituer. Ce qui avait occasionné une inspection d’Etat. Ces compagnons de lutte l’avaient accusé de morceler le quartier Bardot, en outrepassant le préfet Moîse Assi Abaka pour signer lui-même les autorisations d’occupations provisoires de terrains .Pour se défendre le maire de la commune aurait dit qu’il n’était pas le préfet pour signer une lettre d’attribution de lots. On tirait les ficelles dans tous les sens. L’association des propriétaires terriens se serait elle, aussi levée, pour s’opposer énergiquement au maire pour mauvaise gestion des terrains urbains. Elle aurait réclamé une partie de la zone industrielle. Les bénéficiaires des zones, quant à eux criaient à l’excès et à l’abus de pouvoir de l’association Blowa Toro. Le résultat; c’est ce que tous ceux qui savent observer, l’observeront s’ils foulent le sol de San Pedro pour la première fois.