Le Royaume-Uni une nouvelle fois cible des terroristes. Un attentat a de nouveau frappé samedi soir le centre de Londres. Il s’agit de la troisième attaque qui frappe la Grande-Bretagne en moins de trois mois. Celle-ci intervient à cinq jours des élections législatives britanniques, programmées le 8 juin.
Sur le London Bridge, un véhicule fonce dans la foule
Samedi peu après 22h, la police a indiqué avoir été appelée sur le London Bridge, dans le centre de la capitale britannique, des témoins faisant état d’un véhicule ayant foncé sur la foule.
Holly Jones, une femme présente sur les lieux, a raconté à la BBC qu’elle avait vu une camionnette blanche se déporter sur le trottoir et heurter plusieurs personnes. Elle a parlé de cinq personnes à terre. « Il y a plusieurs bateaux de police qui fouillent la Tamise avec des torches en ce moment », a-t-elle ajouté. D’après elle, la camionnette roulait à environ 80 kilomètres/heure.
Les assaillants attaquent à Borough Market et sont abattus
Un peu plus tard, la police a annoncé une autre attaque, dans le quartier du marché de Borough Market, proche du pont, sur la rive sud de la Tamise. Dans un communiqué, les forces de l’ordre précisent que le véhicule qui a foncé dans la foule sur le London Bridge s’est ensuite dirigé vers ce secteur.
Là, les assaillants ont quitté leur véhicule et ont poignardé plusieurs personnes, dont un officier de la police des transports, grièvement blessé. Les policiers « ont réagi rapidement, affrontant avec courage trois individus qui ont été abattus ». Les faits sont survenus dans les huit minutes suivant le premier appel à la police. « Les suspects portaient ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées être fausses », ajoute le texte.
Owen Evans, 39 ans, étaient dans un pub de Stoney Street, près de Borough Market lorsqu’il a entendu des coups de feu. Il raconte au Guardian: « J’ai vu une trentaine de personnes courir à toute vitesse pour venir se réfugier dans la cave. Ensuite, il y avait des tirs à l’extérieur. Ca ne semblait pas réel, c’était comme si un enfant lâchait des pétards. Nous avons vu des lumières de police et tout le monde est descendu sous une table ».
Avant d’ajouter: « Nous avons attendu environ 10 minutes environ, avec plusieurs coups tous les quelques minutes. Quelqu’un à l’avant du pub avait été abattu ».
Une attaque à Vauxhall, pas liée aux deux autres
Dans le même temps, la police britannique est intervenue Vauxhall, toujours sur la rive sud. Cette dernière attaque s’est avérée ne pas être liée aux deux autres, traitées comme des « actes de terrorisme » par la police. Parallèlement, les autorités ont lancé un appel au calme sur Twitter, demandant aux citoyens « d’être en alerte et vigilants ».
Au moins six morts, 30 personnes hospitalisées
Peu avant cinq heures du matin, la police de Londres a annoncé que cette double attaque avait fait au moins six morts. Avant d’indiquer que trois suspects, des hommes, ont été abattus.
Plus tôt dans la nuit, le service d’ambulance de la capitale a précisé dans un communiqué qu’au moins 30 personnes ont été hospitalisées dans la nuit. « Nous pouvons confirmer que nous avons emmené au moins 20 patients dans six hôpitaux », indique ce service, précisant également avoir traité sur place des victimes pour des « blessures moins graves ».
Des réactions venues du monde entier
En déplacement pour la campagne des élections législative, Theresa May, la Première ministre du Royaume-Uni, a très rapidement évoqué un « possible acte de terrorisme » dans un communiqué. Ses craintes ont été confirmées par la police britannique qui, à 0h25, considérait ces événements comme des « actes terroristes ».
Dans la soirée, Sadiq Khan, le maire de Londres, dénonçait une « attaque délibérée et lâche contre des Londoniens innocents et des visiteurs de notre ville qui profitaient d’un samedi soir. Il n’existe aucune justification possible pour de tels actes barbares ».
De son côté, le président français Emmanuel Macron a réagi en tweetant son soutien à la population britannique. Toujours prompt à réagir sur Twitter, le président américain Donald Trump a également témoigné son soutien à la population britannique. « Quoi que les Etats-Unis puissent faire pour apporter leur aide à Londres et au Royaume-Uni, nous sommes là – NOUS SOMMES AVEC VOUS. QUE DIEU VOUS BENISSE ! », a-t-il indiqué. De son côté, Anne Hidalgo, maire de Paris, a assuré que les Parisiens étaient eux aussi solidaires des Londoniens. Le troisième attentat en trois mois Cette double attaque est la troisième en moins de trois mois. Le 22 mars, également à Londres, un homme avait là aussi foncé sur la foule sur le pont de Westminster, tuant quatre personnes avant de poignarder à mort un policier. L’assaillant, Khalid Masood, un Britannique converti à l’islam, avait été tué. Deux mois plus tard jour pour jour, un attentat suicide a fait 22 morts et plus de 100 blessés le 22 mai à Manchester, lorsqu’un jeune Britannique d’origine libyenne s’est fait exploser à la sortie d’un concert de la jeune chanteuse américaine Ariana Grande. L’attentat de Manchester a été revendiqué par l’organisation djihadiste Etat islamique (EI). Après avoir appris ce nouveau drame, la chanteuse a déclaré: « Je prie pour Londres ».