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Sakassou / Conflits éleveurs-agriculteurs dans le transport et la politique

Par Fatime Souamée-Afriquematin.net

Le Conseil National des Droits de l’Homme (Cndh) était dans le département de Sakassou les 19 et 20 juillet 2019, pour échanger avec les populations.

La ville est empruntée à de nombreuses crises qui mettent en mal la paix sociale. Il faut donc prendre le taureau par les cornes afin d’éviter que ces conflits qui sont latents ne dégénèrent pour se transformer en affrontement. C’est pour cette raison que la présidente du Cndh, a mis en mission, des experts des droits de l’homme dans 32 localités du pays, dont Sakassou.

Après les échanges avec les populations, plusieurs conflits ont été décelés, notamment ; les conflits dans le milieu du transport, les conflits politiques et les conflits éleveurs agriculteurs. Les conflits éleveurs-agriculteurs sont ceux qui font couler beaucoup d’ancre. Les agriculteurs pour la plupart de la communauté Baoulé sont très remontés contre les éleveurs de la communauté des Peulhs généralement des éleveurs.  Les destructions des plantations sont récurrentes avec la divagation des animaux dans ces différentes plantations ; ce qui plonge les agriculteurs dans un état de précarité et aiguise la colère des populations. « Les éleveurs n’ont aucun respect pour nos plantations. Après leur passage dans nos champs, c’est la désolation. Ils ne prennent aucune mesure pour nous soulager. Ce qui nous amène à abattre leurs animaux », se confesse Kouadio Kan. Et il poursuit : « Quand un bœuf est abattu dans nos champs, on nous arrête pour nous jeter en prison. Nous devons payé le prix de l’animal avant d’être libéré. Tous les jours, les bœufs détruisent nos champs. Nous ne saurons les tolérer indéfiniment » affirme-t-il.

Selon la communauté Baoulé, les démarches administratives qui devraient permettre le dédommagement des planteurs restent longues et coûteuses. Le dédommagement est fait en fonction du nombre de plants détruits sans tenir compte de souffrances physiques et morales des planteurs. « Notre indemnisation se fait en fonction des plants détruits. Et la souffrance endurée, les préjudices moraux, qui paye » ? S’est-il interrogé. Des initiatives ont été prises par la préfecture et les éleveurs en vue d’assister les victimes, le temps de mener les démarches administratives. Initiative que les planteurs réfutent. Pour eux, cette démarche va plutôt contribuer à envenimer la situation.  Aucune mesure n’est prise pour contrôler la transhumance des bœufs. Ces éleveurs n’ayant pas de domicile fixe, cela crée davantage de difficultés pour le règlement des conflits.  La frustration des populations est perceptible.  Ce conflit est latent et risque de s’éclater si rien n’est fait. La délégation du CNDH a pris acte des griefs des populations et promis rendre compte aux supérieurs hiérarchiques pour la consolidation de la paix à Sakassou.

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