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Russie: début du procès «politique» de la pilote ukrainienne

En Russie, le procès de la pilote ukrainienne Nadejda Savchenko débute. Elle est accusée par la Russie d’être responsable de la mort de deux journalistes russes dans le Donbass. Ce 15 septembre, ont lieu les audiences préliminaires à huis clos. Le procès, qui se tient dans la ville frontalière de Donetsk, une localité qui a donc le même nom que la grande ville ukrainienne, est, pour l’avocat de la pilote, un procès politique.

Nadejda Savchenko a été arrêtée par les séparatistes en juin 2014 et transférée à Moscou. Seule pilote d’hélicoptère de l’armée ukrainienne, c’est une forte personnalité, considérée comme un symbole par le Kremlin. Et, pour son avocat Mark Feygin, elle est une prisonnière politique : « Même en Russie, le statut de prisonnier politique lui a été attribué. C’est le centre des droits de l’homme Mémorial qui le lui a reconnu. Premièrement, parce qu’elle est accusée de crimes qu’elle n’a pas commis, et deuxièmement parce que la connotation, la signification de ces accusations, est purement politique. C’est un tribunal de propagande ! A travers la personne de Nadejda Savtchenko, la justice accuse Kiev de mener une opération punitive contre l’est de l’Ukraine. En tant qu’officier de l’armée ukrainienne, Savchenko devient le visage de la « junte de Kiev » et de tous les autres clichés de la propagande. Il n’y a aucun doute que ce procès est purement politique. » C’est pourquoi son avocat ne se fait aucune illusion. Sa cliente sera condamnée à la peine maximale. Et sa libération sera une question politique.

Une éventuelle libération chèrement négociée

Après son arrestation, Nadejka Savchenko a été élue députée au Parlement ukrainien puis désignée représentante de l’Ukraine à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. L’Europe a d’ailleurs demandé sa libération pour qu’elle puisse y siéger. Nadejda Savchenko a même mené une longue grève de la faim. Mais, pour son avocat, Moscou négociera chèrement une éventuelle libération. « Le Kremlin voudra effectivement obtenir des contreparties à Savchenko, explique ainsi Mark Feygin. Je pense qu’un échange avec les prisonniers de guerre russes qui se trouvent à Kiev, évidemment, cela ne leur suffira pas. Apparemment, il y aura encore d’autres exigences politiques de la part du Kremlin. »
Et pour l’avocat, la pression internationale ne doit pas faiblir : « Le Kremlin a très peur des sanctions. Si vous ententez dire qu’il est insensible à cette pression, c’est du mensonge. Alors, c’est pour cela qu’il est nécessaire de poursuivre le régime des sanctions, il faut le renforcer et il faut être impitoyable sur ce sujet, et l’Occident en a la possibilité. » Mais le procès intervient à un moment où la tension baisse dans le Donbass. Difficile de dire si cela est de bon ou de mauvais augure pour l’accusée.

RFI

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