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RHDP-Parti Unifié/Plaidoyer pour « Rassemblement pour le développement de la Côte d’Ivoire (RDCI) »

Le débat sur le projet de parti unifié est lancé à nouveau. Concernant sa dénomination, « Pdci-Rdr, Pdci-Rdr-Udpci, Pdci-Rdr-Udpci-Mfa » (Dixit le ministre Bacongo Cissé, in : Fraternité Matin, 01. 12. 2015 : 3.), trêve de spéculations, l’essentiel c’est de se demander ce que gagne la Côte d’Ivoire entière en donnant vie au bébé politique qui est en gestation dans le ventre de la mère RHDP.

Je propose que le projet politique que portera le parti unifié soit la charge symbolique et spirituelle du nom du futur nouveau-né. Je souhaiterais vivement que le développement et les valeurs cardinales qui le sous-tendent soient la quintessence de ce futur projet politique. Pour cela, je propose la dénomination « Rassemblement pour le Développement de la Côte d’Ivoire » (RDCI).

En effet, le développement a été l’objectif ultime du projet de développement du père de la nation ivoirienne. La Côte d’Ivoire n’était-elle pas qualifiée de « vitrine de l’Occident en Afrique » ou de « havre de paix »[1]. Des termes comme « poumon de l’UEMOA » ou « locomotive » de la sous-région francophone ouest-africaine témoignent bien du succès du modèle de développement ivoirien, impulsé par Félix Houphouët-Boigny. La crise socio-militaro-politique est survenue avec l’avènement de la crise économique. Avec Alassane Ouattara, initiateur du projet d’émergence 2020, le pays a repris le chemin du développement, frayé par Henri Konan Bédié, concepteur des « 12 chantiers de l’Eléphant d’Afrique » et auteur du noble slogan : « Le progrès pour tous, le bonheur pour chacun ».

Visiblement le développement de la Côte d’Ivoire est la principale source de motivation de l’engagement politique des Houphouëtistes, prêts à consentir le sacrifice suprême pour sauvegarder la survie de la nation ivoirienne. Les accords de Linas Marcoussis en sont l’illustration parfaite. Les acteurs clés de l’Houphouëtisme (les Présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié), idéologie qui rime avec le développement et qui est désormais orientée sur l’émergence à l’horizon 2020, ont suffisamment démontré que l’intérêt supérieur de la Côte d’Ivoire  doit toujours primer sur les intérêts personnels de ses dirigeants.

Le développement apparaît ainsi comme l’arrière-plan philosophico-idéologico-doctrinal de l’Houphouëtisme, d’où la nécessité d’en faire le mot-clé de la dénomination du futur parti unifié. « Rassemblement pour le Développement de la Côte d’Ivoire » (RDCI) me paraît ainsi le nom qui sied.

Le développement constitue de plus en plus la préoccupation principale des populations africaines : « The Africa Report au Ghana, en Afrique du Sud, en Ouganda et au Cameroun montre que seules 31% des personnes interrogées souhaitent que priorité soit donnée à la démocratie ; 67% veulent avant tout plus de développement ». (Jeune Afrique, 29. 11.- 5. 12. 2015 : 44.). C’est donc avec raison que Bléka Ferdinand, président-fondateur de l’ONG African-Japan exhorte les Africains à faire plus de développement et moins de politique ou à faire du développement la colonne vertébrale de l’action politique : « Ailleurs, beaucoup viennent à la politique pour servir et ensuite avoir la récompense de leur service. Ils ont les mêmes appels qu’un pasteur, un imam ou un prêtre. C’est-à-dire être entièrement au service des autres et c’est pour cela que la fonction politique n’est pas valorisée dans ces pays développés. Cela leur a permis d’arriver au développement. […] Les pays riches et développés ont un point commun : valoriser l’entreprenariat, le secteur privé, permettre de créer de grands milliardaires privés, leurs  superstars ce sont ceux qui investissent en créant des emplois et en payant des taxes pour que l’Etat ait les moyens, et non ceux qui vivent des taxes pour salaire. [ …] Ailleurs, pour ceux qui veulent le développement, les chercheurs sont les super stars. L’entrée dans un endroit public du patron de Toyota au Japon provoque autant d’enthousiasme que tout autre tandis que le ministre passe plus inaperçu » (Ferdinand Bleka, 2013 : 111, 116.).

RDCI a l’avantage d’incarner la concrétisation des valeurs qui sous-tendent notre devise : Union-Discipline-Travail. Cette devise symbolise le « mode d’emploi » ou la « feuille de route » dont doivent s’approprier tous les Ivoiriens, sans distinction d’appartenance ethnique, religieuse, régionale et politique, unis comme un seul homme, rassemblés autour des valeurs communes de la République, dans la dynamique d’une cohésion sociale durable, et dans l’esprit d’« unité dans la diversité » et de « l’union fait la force » en vue faire face en un « bloc houphouëtiste » opérationnel aux défis du développement durable de la Côte d’Ivoire et surtout à celui de  l’émergence à l’horizon 2020, lancé par le Président Alassane Ouattara.

Dr Lacina   Yéo 

Chef du Département d’Etudes Germaniques (Université Félix Houphouët-Boigny)
Conseiller Municipal chargé de la Coopération Décentralisée (Ferkessédougou)
Directeur du Laboratoire de Recherches et d’Etudes Interdisciplinaires sur le Développement (LABOREID)

[1] La paix est un facteur important de développement : « Nul peuple n’a autant besoin de paix que le peuple africain qui ne peut rattraper son long retard sur le chemin du progrès que dans un monde en paix » (Félix Houphouët-Boigny)

 

 

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