Site icon Afriquematin.net

Retrait de la Can 2021 à la Côte d’Ivoire: Et si on arrêtait de pleurnicher

Par Jean Levry – Afriquematin.net

Après le retrait de l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2019 au Cameroun, la Confédération Africaine de football (CAF) a également retiré à la Côte d’Ivoire celle de 2021. Les raisons évoquées, la Côte d’Ivoire ne serait pas prête avant la date de la compétition. C’est l’indignation chez les autorités ivoiriennes. Elles ont du mal à comprendre une telle décision. Dans une interview accordée à Jeune Afrique, le ministre ivoirien des sports, Paulin Danho dénonce une décision prise de façon cavalière, sans consulter les autorités et qui jette l’opprobre sur le pays. Pour lui, les choses avançaient bien dans les préparatifs et cette décision risque de mettre à mal les investissements déjà réalisés, même si on décalait l’organisation en 2023. Quant à un nombre bon d’ivoiriens, ils voient cette décision comme une injustice parce que rien ne prouve qu’en 30 mois la Côte d’Ivoire ne pourrait pas être prête pour accueillir la compétition.

A qui doit-on se plaindre si un grand pays de football comme la Côte d’Ivoire souffre d’un manque criant d’infrastructures ? Car, si les infrastructures existaient, la CAF n’aurait pas pris une telle décision. La CAN est un tournoi qui est passée de 16 à 24 équipes. Ce qui nécessite des stades, des terrains d’entrainement, des hôtels et des routes en bon état, des cars modernes et des vols réguliers entre les villes hôtes pour les déplacements des officiels et des délégations. A ce jour, la Côte d’Ivoire ne dispose d’aucun stade digne du nom. Le stade olympique d’Ebimpé en construction à lui-seul ne pourrait pas accueillir toute la compétition. Hormis celui-ci, le stade Houphouët-Boigny est dépassé tout comme celui de Bouaké nonobstant les rénovations annoncées. Les autres villes : San Pedro, Yamoussoukro, Korhogo, Abengourou, Man ou encore Daloa n’ont pas de stade digne du nom.

Alors, on entend dire que la Côte d’Ivoire a déjà organisé les jeux de la francophonie et accueilli le sommet UE-UA. Mais ce n’est pas la même chose. Les athlètes des jeux de la francophonie logeaient dans des résidences préfabriquées sur le site d’un campus universitaire. Pour la CAN, il faut des hôtels d’un certain standing dans toutes les villes devant accueillir des équipes. Il y a encore beaucoup à faire.

Comme le dirait l’autre « petite honte vaut mieux que grande honte ». Alors, et si on n’arrêtait de pleurnicher et qu’on se donnait le temps de bien préparer et réussir une bonne CAN en 2023 que de se précipiter  pour 2021 et la bâcler. N’oublions pas qu’il y a la présidentielle de 2020 qui pointe à l’horizon et que toutes les énergies et les budgets pourraient être mobilisés dès 2019 pour ce rendez-vous politique qui s’annonce très disputée.

Il faut être réaliste et raisonnable.

Quitter la version mobile