Par Haidmond Kaunan / Afriquematin.net
Des parents d’élèves dont la progéniture avait rejoint les zones rurales avant le confinement total du grand Abidjan, ne semblent pas prêts à les libérer pour la reprise des cours annoncée par le gouvernement. Avec le nombre de plus en plus élevé des personnes testées positifs au covid-19, ils craignent pour leurs enfants..
« Que fait le gouvernement ivoirien pour rassurer les populations ? On ne comprend rien dans la gestion de cette pandémie. Les chiffres des testés positifs ne cessent de croître. Et comment quelqu’un peut il laisser son enfant aller à l’école dans de telles conditions » s’interroge Emmanuel Kanga depuis son campement de culture dans la région de de San Pedro. Lui dont les cinq enfants élèves et étudiants à Abidjan et Bouaké avaient rejoint la famille avant l’isolement total du district autonome d’Abidjan.
Ses soucis sont partagés par Koné Hilaire, habitant de la commune de Sassandra qui estiment que le gouvernement ne joue pas franc jeu. « Qu’est ce que ce gouvernement a fait à ce jour pour mettre les populations en confiance? Où se trouvent ces milliards de francs annoncés chaque jour ? Le soutien aux populations en détresse est seulement destiné à leurs proches. Pourquoi lâcher mes enfants comme des bêtes avec ces risques de contamination ? Avec ces classes pléthoriques de 60 à 80 élèves, quelles dispositions convaincantes prendront-ils pour sécuriser nos enfants en paix ici » ? S’inquiète -t-il avant d’ajouter que même une double vacation ne saurait protéger les enfants et ils verseront des larmes de crocodiles après. Même réaction à Ebilassokro, dans le département d’Abengourou où réside Beda Tanoh. Celui-ci considère que libérer ses enfants pour retourner en ville « c’est conduire ses propres enfants à l’abattoir. Le combat contre le Covid19 n’étant pas terminé. Dans notre région il n’y a pas eu de testés positifs. Laisser les enfants et les enseignants qui viennent d’Abidjan constitue un grand risque ». Constate t-il avec déception.
Se prononçant sur le télé enseignement., il affirme « Des gens se foutent vraiment de la masse rurale.Quelle électricité et quel internet utiliser pour prendre des cours à la télévision ou en ligne pour les enfants des paysans ? » conclut-il.