Rarement le terme « historique » n’aura été utilisé, sans être galvaudé, pour décrire les évènements ayant lieu actuellement dans la péninsule coréenne. L’échange de délégations de haut niveau entre le Nord et le Sud, avant et pendant les Jeux olympiques, constituait déjà un bouleversement complet dans l’architecture politique d’une région qu’on pensait figée. Pour rappel, pas plus tard que le 28 novembre dernier, la Corée du Nord testait sa dernière génération de missiles intercontinentaux (théoriquement capables de raser New York ou Washington) et déclarait que sa quête nucléaire était achevée. Qui aurait pu penser que, quelques mois après, un envoyé spécial sud-coréen, fraîchement revenu de Pyongyang, allait tenir un étrange point de presse en direct de la Maison Blanche pour déclarer que, pour la première fois, un Président américain en exercice allait rencontrer le dirigeant de la Corée du Nord ? Les diplomates sud-coréens ont eu la bonne idée, -, de mettre au crédit de Donald Trump l’apaisement actuel des tensions dans la péninsule. Cette politesse diplomatique est parfaitement compréhensible, mais force est de constater que les États-Unis ont, pour l’instant, été réduits à l’état d’observateurs des développements du réchauffement Nord-Sud. L’organigramme de l’administration du président américain présente, d’ailleurs, encore un certain nombre de « trous », car plusieurs postes clés sont toujours en attente de nomination, dont celui d’ambassadeur en Corée du Sud ou de représentant spécial pour la République populaire de Corée du Nord (RPDC). Par ailleurs, Washington avait réagi plus que froidement à l’accueil d’une délégation de très haut niveau nord-coréenne lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pyongchang, à l’image d’un vice-président américain, Mike Pence, allant jusqu’à refuser d’applaudir au passage de la délégation unifiée d’athlètes du Nord et du Sud.
Source : epochtimes.fr